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MYSLIVEČEK JOSEF (1737-1781)

Son langage place Josef Mysliveček parmi les compositeurs les plus importants de la période préclassique. S'il connaît rapidement la gloire grâce à ses opéras – une trentaine, créés à Milan, Parme, Naples, Turin, Venise, Florence, Bologne, Rome –, c'est par ses œuvres symphoniques et sa musique de chambre qu'il exercera l'influence la plus notable. Mysliveček a rencontré Mozart deux fois (en juillet 1770 à Bologne et, en 1777, à Munich) et l'on peut avancer que l'inventivité rythmique et mélodique d'« Il Boemo » dut exercer quelque effet sur le jeune compositeur autrichien.

Fils d'un meunier, Josef Mysliveček (Mysliweczek, Misliweczek, Misliveček) naît le 9 mars 1737 à Horní Šárka, alors près de Prague, aujourd'hui partie intégrante de la capitale tchèque. Il a probablement pour premiers professeurs Franz (František) Habermann (composition) et Josef Seger (orgue). Il aurait, en 1760, composé six symphonies, dont il ne subsiste aucune trace, et ce n'est que deux ans plus tard qu'il aurait décidé de se consacrer entièrement à la composition.

Afin de se perfectionner dans cet art, il part en novembre 1763 pour l'Italie, où il devient l'élève du maître vénitien Giovanni Battista Pescetti. C'est à Venise qu'il aurait composé un opera seria, Medea (créé à Parme en 1764, mais dont l'attribution continue d'être discutée), premier d'une longue série d'opéras seria qui va lui apporter la gloire ; seul, parmi les créateurs « étrangers », Johann Adolf Hasse (1699-1783) avait auparavant connu un succès et une carrière comparables sur le sol italien. Cette gloire est méritée car la musique de Mysliveček manifeste une grande élégance d'écriture, une veine mélodique remarquable et un sens aigu de l'équilibre formel. Rien d'étonnant à ce qu'« Il Boemo » fût fort apprécié par Mozart ; n'a-t-on point d'ailleurs attribué à Mozart (puis à Joseph Haydn) un oratorio (Isacco figura del redentore, sur un livret de Métastase) que Mysliveček composa en 1776 ? Parmi ses opéras, exclusivement seria, se détachent Il Bellerofonte (Teatro San Carlo de Naples, 1767), Il Demofoonte (première version au Teatro San Benedetto de Venise, 1769 ; seconde version au San Carlo de Naples, 1775), Ezio (Teatro San Carlo de Naples, 1775), Armida (peut-être à Lucques en 1778, à la Scala de Milan en 1779), Antigono (Teatro Alibert de Rome, 1780). Tracassé par des ennuis financiers, usé par une vie dissolue, Mysliveček meurt à Rome, le 4 février 1781.

Outre l'opéra, Mysliveček nous laisse de nombreuses œuvres instrumentales et de chambre : sonates, trios, quatuors, quintettes à cordes, octuors à vents, symphonies, concertos...

— Alain FÉRON

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Écrit par

  • : compositeur, critique, musicologue, producteur de radio

Classification

Pour citer cet article

Alain FÉRON. MYSLIVEČEK JOSEF (1737-1781) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • Quintette à cordes n° 4, en la majeur, MYSLIVEČEK (Josef)

    • Écrit par Alain FÉRON
    • 466 mots
    Josef Myslivecek naît à Prague ; il publie anonymement en 1760 six symphonies puis étudie (1762-1763) le contrepoint avec Frantisek Habermann et l'orgue avec Josef Seger. En 1763, il se rend à Venise pour parfaire sa formation auprès de Giovanni Pescetti. Il décide alors de s'installer en Italie où,...

Voir aussi