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TINCTORIS JOHANNES (1435 env.-1511)

Compositeur flamand, théoricien de la musique, auteur du premier dictionnaire de termes musicaux. On ignore où Johannes Tinctoris fit ses études ; mais il enseigna les arts, les mathématiques, la musique, la poésie et le droit. Pendant trois ans (1474-1476), il fut succentor (sous-chantre) à la cathédrale Saint-Lambert de Liège ; auparavant, il avait fait un séjour à Chartres (y dirigea-t-il la chorale ?) ainsi qu'à Bruges. Entre 1476 et 1481, il fut chantre et chapelain du roi de Naples, Ferrante (Ferdinand Ier). En 1492, on le retrouve à Rome. Il était chanoine prébendaire de Nivelles. On ignore le lieu de sa mort. C'est plus par son œuvre de théoricien que par ses compositions musicales qu'il est célèbre ; il a écrit cependant une messe tropée sur le thème de L'Homme armé (Cunctarum Plasmator summus), des motets, des chansons. Ses douze traités, rédigés entre 1474 et 1487, comprennent : 1. le Terminorum musicae diffinitorium (imprimé vers 1495, peut-être à Naples), qui contient 291 définitions de termes musicaux anciens et contemporains ; 2. l'Expositio manus, qui rend compte des règles de la solmisation d'après Guy d'Arezzo ; 3. le Liber de natura et proprietate tonorum (1476), dédié à Ockeghem et à Busnois, dont il estimait fort l'œuvre, ainsi que celles du Franco-Flamand Johannes Regis (1430 env.-env. 1485) et du Français Firmin Caron (xve s.) ; l'ouvrage expose la théorie des modes ; 4. le Tractatus de notis et pausis ; 5. le Tractatus de regulari valore notarum ; 6. le Liber imperfectionum notarum musicalium ; 7. le Tractatus alterationum ; 8. le Scriptum super punctis musicalibus : cinq ouvrages qui concernent tous les théories mensuralistes du xve siècle ; 9. le Liber de arte contrapuncti (1477), qui étudie le contrepoint ; 10. le Proportionale musices, qui comporte une courte histoire de la musique et un traité des proportions dans la notation musicale ; 11. le Complexus effectuum musices, qui parle des influences de la musique sur l'esprit de l'homme ; 12. le De inventione et usu musicae (1483-1487), qui concerne le chant, tant monodique (grégorien) que polyphonique, les chanteurs et les instruments.

— Pierre-Paul LACAS

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Écrit par

  • : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien

Classification

Pour citer cet article

Pierre-Paul LACAS. TINCTORIS JOHANNES (1435 env.-1511) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ARS NOVA

    • Écrit par Roger BLANCHARD
    • 6 358 mots
    • 2 médias
    ...pratique de l'improvisation collective, recommandée par Jean XXII dans sa décrétale de 1324, et dont l'usage a été assez tenace pour qu'au xve siècle Tinctoris y fasse encore allusion dans ses écrits théoriques. On remarque généralement la prédominance mélodique de la voix supérieure et une certaine...
  • CANTUS

    • Écrit par Edith WEBER
    • 518 mots

    Le terme cantus (en italien canto) signifie chant, acte de chanter.

    Aux ixe et xe siècles, les théoriciens comme le Pseudo-Hucbald (Ogier, Hotger) utilisent le terme cantus pour désigner les pièces de l'office et de la messe. Dans le déchant, la partie comportant la mélodie principale est...

  • LUTH

    • Écrit par Joël DUGOT
    • 7 032 mots
    • 1 média
    ...Elle s'affirme très tôt. Et l'on sait que les luthistes du xve siècle cultivaient déjà un art fort subtil puisque, en 1487, le théoricien flamand Johannes Tinctoris écrit avec admiration « qu'ils sont seuls à pouvoir jouer non seulement une ou deux voix, mais trois ou quatre en même temps, ce qui...

Voir aussi