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HYDRES

Croissance, morphogenèse et reproduction

Bien que la taille d'une hydre adulte varie peu, ses tissus sont soumis à un renouvellement permanent. D'élégantes expériences de greffes (Brien, 1951) ont mis en évidence l'existence d'une zone blastogénétique située sous la couronne tentaculaire. Le fonctionnement de cette zone de croissance entraîne un glissement permanent des tissus vers la région pédieuse, où ils sont détruits ; il assure ainsi à l'hydre une éternelle jeunesse.

Cet étonnant pouvoir de régulation de la morphogenèse a donné lieu à d'importantes recherches au cours des dernières décennies, car l'hydre semblait être un modèle très favorable à l'étude des phénomènes de coopération intercellulaire (reconnaissance et réagrégation de cellules dissociées, production et diffusion de substances capables d'orienter la différenciation et/ou la polarisation des tissus, etc.). En dépit des efforts entrepris, les mécanismes de la régulation morphogène demeurent obscurs.

Bourgeonnement

Pendant la belle saison, les hydres se reproduisent par bourgeonnement. Les bourgeons apparaissent sous la zone de croissance et « glissent » progressivement vers la région pédieuse, au fur et à mesure de leur croissance et de leur différenciation. Ordinairement, les bourgeons se détachent de leur « mère », mais, en cas de disette, ils ne s'en séparent pas et forment de petites colonies temporaires.

Reproduction sexuée

On peut l'observer en automne et en hiver ; l'altération des conditions climatiques (et notamment l'abaissement de la température) tarit la production de substances neurosécrétrices issues de la région hypostomiale, et lève l'inhibition de la gamétogenèse dont elles étaient responsables.

Les gamètes se forment à partir des cellules interstitielles ectodermiques ; les testicules apparaissent sous la couronne tentaculaire, et les ovaires dans la zone de bourgeonnement. Les spermatozoïdes sont libérés par rupture de la paroi ectodermique et fécondent les œufs qui se développent sur place en s'entourant d'une coque.

La larve qui est libérée de cette enveloppe au printemps possède deux feuillets et des ébauches de tentacules. Elle se fixe aussitôt, et sa croissance est rapide.

Suivant les espèces, les hydres sont hermaphrodites (C. viridissima) ou gonochoriques (H. fusca).

— Yves TURQUIER

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Écrit par

  • : professeur de biologie marine à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Yves TURQUIER. HYDRES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Hydre - crédits : K. Taylor/ Nature Picture Library

Hydre

Hydre verte - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hydre verte

Autres références

  • ANIMAUX MODES DE REPRODUCTION DES

    • Écrit par Catherine ZILLER
    • 4 447 mots
    • 4 médias
    L'hydre d'eau douce, qu'on peut considérer comme un cœlentéré type, servira d'exemple (fig. 2). Sa structure est relativement simple : composé d'un feuillet externe, l'ectoderme, et d'un feuillet interne, l'endoderme, le corps ou polype comprend une colonne gastrique couronnée de tentacules au milieu...
  • HYDROZOAIRES

    • Écrit par Yves TURQUIER, Odette TUZET
    • 2 246 mots
    • 6 médias
    – Ordre des Hydrides : ce sont des polypes solitaires ; leur type est l'hydre verte, étudiée dans un article distinct. Dépourvus de périderme et vivant en eau douce, ils ne produisent pas de méduses.

Voir aussi