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HYDRES

Nutrition

La nutrition des hydres est fondamentalement hétérotrophe et peut être rapportée à un mode particulier de prédation. Certaines espèces pratiquent en outre une nutrition osmotrophe, grâce aux symbiontes de nature végétale hébergés dans leurs cellules endodermiques.

La fonction prédatrice est assurée par les cnidoblastes ; l'excitation (mécanique ?) du cil sensoriel provoque l'ouverture de la capsule et la dévagination du filament urticant qui harponne la proie, permettant ainsi l'inoculation du venin. La capsule est solidement ancrée dans l'ectoderme et la mésoglée, grâce à des faisceaux importants de microfilaments.

Le « réflexe trophique » (contraction des tentacules et ouverture de la bouche) est déclenché par voie nerveuse grâce à l'activité de chémorécepteurs tentaculaires à haute spécificité. Chez les hydres, on a pu montrer que ces récepteurs sont sensibles à un petit polypeptide (glutathion) dont ils reconnaissent l'architecture moléculaire. Cette haute spécificité évite à l'hydre l'ingestion de particules non comestibles captées au hasard par les tentacules.

Dans la cavité gastro-vasculaire, la digestion des proies est assurée en deux temps : d'une part, lyse partielle sous l'action des enzymes libérées par les cellules glandulaires de l'endoderme ; d'autre part, phagocytose des fragments de proie et digestion intracellulaire dans les cellules flagellées. Des récepteurs membranaires très spécialisés permettent à ces cellules de sélectionner les particules susceptibles d'être digérées, de les capter et de les inclure dans une vacuole de phagocytose. Ces mêmes cellules sont également capables de développer une importante toison de microvillosités qui pourraient intervenir dans l'absorption directe des acides aminés à partir du contenu gastral.

La symbiose de certaines hydres avec des algues vertes appartenant au groupe des Chlorococcales assure à l'hôte un apport métabolique important, notamment sous forme de sucres (maltose). On a pu montrer expérimentalement que le carbone fixé par l'algue au cours de son activité photosynthétique est incorporé dans diverses molécules organiques (principalement des glucides), dont certaines sont excrétées dans le cytoplasme de l'hydre et réutilisées par celle-ci au cours de ses propres synthèses. Un phénomène comparable a été mis en évidence chez les coraux.

L'hydre peut s'infester à partir d'algues libres parvenues dans la cavité gastrale ; reconnues spécifiquement par l'hôte, elles ne sont pas digérées. La transmission des symbiontes est également assurée lors de la formation des bourgeons ; au cours de l'ovogenèse, les algues quittent les cellules endodermiques et envahissent le cytoplasme de l'œuf.

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Écrit par

  • : professeur de biologie marine à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Yves TURQUIER. HYDRES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Hydre - crédits : K. Taylor/ Nature Picture Library

Hydre

Hydre verte - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hydre verte

Autres références

  • ANIMAUX MODES DE REPRODUCTION DES

    • Écrit par Catherine ZILLER
    • 4 447 mots
    • 4 médias
    L'hydre d'eau douce, qu'on peut considérer comme un cœlentéré type, servira d'exemple (fig. 2). Sa structure est relativement simple : composé d'un feuillet externe, l'ectoderme, et d'un feuillet interne, l'endoderme, le corps ou polype comprend une colonne gastrique couronnée de tentacules au milieu...
  • HYDROZOAIRES

    • Écrit par Yves TURQUIER, Odette TUZET
    • 2 246 mots
    • 6 médias
    – Ordre des Hydrides : ce sont des polypes solitaires ; leur type est l'hydre verte, étudiée dans un article distinct. Dépourvus de périderme et vivant en eau douce, ils ne produisent pas de méduses.

Voir aussi