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HÉTÉROPTÈRES

Mécanisme de la piqûre

La piqûre est essentiellement assurée par les stylets mais les autres parties du complexe buccal y participent, notamment le labium. Ce dernier a toujours l'aspect d'une gouttière et se termine par une pince labiale dont le rôle est de maintenir les stylets en place en les serrant fortement dans leurs positions successives. En effet, P. Pesson (1943) a montré expérimentalement que l'agencement coaptatif des stylets (même extrêmement longs) en un faisceau agit comme s'ils étaient enfermés dans une conduite souple ; une impulsion sur l'un des stylets ainsi guidé se transmet à la manière d'un mouvement exercé sur un câble de frein de bicyclette contenu dans une gaine. La piqûre résulte donc des contractions individuelles et successives de chacun des muscles protracteurs des quatre stylets. Solidement maintenus à leur extrémité par la pince labiale, les stylets progressent dans un ordre bien défini : les stylets mandibulaires pénètrent d'abord, l'un après l'autre, dans les tissus ; ils sont suivis par les stylets maxillaires. La progression se fait par une succession de mouvements de très petite ampleur. La rétraction des stylets s'opère de même. Seule cette interprétation permet d'expliquer le mécanisme de la piqûre de tous les Hétéroptères.

Hétéroptères : rostres - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hétéroptères : rostres

Au cours de la piqûre, l'insecte injecte sa salive par le canal salivaire et aspire sa nourriture par le canal alimentaire. Les deux cavités sont mises en relation avec les glandes salivaires et avec le pharynx par l'intermédiaire de l'hypopharynx, qui possède un profil approprié à cette fonction. Quant aux liquides (salive et aliments), ils sont mis en mouvement par deux « pompes ». Le pharynx et la cavité prébuccale ou cibarium qui le précède sont pourvus de muscles qui les transforment en pompe aspirante alimentaire. Par ailleurs, il existe dans le corps même de l'hypopharynx une pompe salivaire, munie de valvules, qui aspire la salive dans les glandes puis la comprime et la chasse dans le canal salivaire. Tous les Hétéroptères possèdent, en sus des organes compliqués que l'on vient de décrire, toutes sortes de dispositifs facilitant la prise de nourriture. C'est ainsi que l'extrémité des stylets mandibulaires des punaises prédatrices est pourvue de harpons qui maintiennent la proie et peuvent en dilacérer les tissus ; la punaise des lits dispose d'un canal alimentaire d'un diamètre important, nécessaire pour le passage des hématies (fig. 3). Chez les Corixa, punaises aquatiques mangeuses d'algues, les stylets sont courts et le canal alimentaire est encore élargi par l'adjonction du labre, qui vient s'articuler avec les maxilles.

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Pour citer cet article

Robert GAUMONT et Jean-Yves TOULLEC. HÉTÉROPTÈRES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Hémiptère : pièces bucales - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hémiptère : pièces bucales

Hétéroptères : rostres - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hétéroptères : rostres

Voir aussi