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HUDSON HENRY (1550 env.-1611)

Navigateur anglais, auteur de quatre voyages dans l'Atlantique Nord et dans l'océan Arctique. On ne sait rien de précis sur la vie d'Henry Hudson avant 1607, sinon qu'il avait deux fils dont l'un, John, l'accompagna dans ses expéditions et partagea son sort tragique.

Au début du xviie siècle, malgré les échecs successifs des Cabot, de Frobisher ou de Davis, les marchands anglais demeurent hantés par le mirage de l'océan Pacifique et de ses richesses qu'ils s'acharnent à vouloir atteindre par le passage du Nord-Ouest ou par celui du Nord-Est. Le rêve du Cathay, la Chine de Marco Polo, interfère sans cesse avec les réalités tangibles des mers septentrionales que sont les pêcheries et le trafic des fourrures. D'abord au service de la Compagnie de Moscovie, Hudson effectue, en 1607, un premier voyage d'exploration purement polaire au cours duquel il atteint le Spitzberg, navigue jusqu'au-delà du 80e parallèle, et tente sans succès de faire le tour du Groenland par le nord. De retour à Londres, il insiste sur les possibilités d'extension de la chasse à la baleine dans le Grand Nord. L'année suivante, ses employeurs l'envoient à la découverte du passage du Nord-Est, mais l'expédition tourne court devant l'impossibilité de dépasser la Nouvelle-Zemble. En 1609, alors qu'il est au service de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, il longe la côte nord-américaine et explore l'Hudson qu'il remonte jusqu'au site actuel d'Albany. Enfin, en 1610, des marchands de Londres le chargent de poursuivre les explorations de Davis et de découvrir le passage du Nord-Ouest. À bord de la Discovery, avec vingt-trois hommes d'équipage et seulement six mois de vivres, il cingle vers l'extrême Nord canadien et pénètre dans la baie qui porte son nom, « mer vaste et tumultueuse » qu'il croit être le passage tant recherché. Il en explore les rives orientales et hiverne sur place, non sans de graves difficultés (scorbut et manque de nourriture). L'été venu, il lève l'ancre, mais son équipage se mutine et l'abandonne dans une chaloupe, sans armes ni vivres, avec son fils et sept matelots demeurés fidèles, au large de l'île Charlton (23 juin 1611). On ne retrouvera jamais trace des malheureux.

— Jean-Marcel CHAMPION

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Pour citer cet article

Jean-Marcel CHAMPION. HUDSON HENRY (1550 env.-1611) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AMÉRIQUE (Histoire) - Découverte

    • Écrit par Marianne MAHN-LOT
    • 4 807 mots
    • 6 médias
    ...doit être l'Asie. » En 1586, John Davis s'enfonce dans ce pseudo-détroit de Frobisher, qui n'est malheureusement qu'un golfe. 1610 : Hudson pénètre, bien plus au nord, dans la baie qui portera son nom. 1614 : Baffin, pour le compte des « Marchands aventuriers de Londres », explore la...
  • ARCTIQUE OCÉAN

    • Écrit par Robert KANDEL, Jean-Pierre PINOT
    • 2 832 mots
    • 5 médias
    ...Labrador. Mais bien que John Davis ait atteint, dès 1587, la latitude 720 nord sur les côtes occidentales du Groenland, et que les expéditions de Henry Hudson, de William Baffin, et de Smith aient précisé ce qu'on savait de l'archipel arctique canadien, ce n'est qu'en 1854 que McClure parvint à...
  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par Universalis, Claude FOHLEN, Annick FOUCRIER, Marie-France TOINET
    • 33 218 mots
    • 62 médias
    ...Delaware et la Pennsylvanie. Des contacts s'établirent avec les Indiens, Hurons et Penobscots au nord, Algonquins au centre, Delawares au sud. En 1609, Henry Hudson, Anglais au service de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, fonda à l'extrémité de la presqu'île de Manhattan, sur un emplacement...

Voir aussi