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HURONS ou WENDAT

Indiens d'Amérique du Nord appartenant au groupe linguistique des Iroquois. Les Hurons vivaient le long du Saint-Laurent dans des villages souvent fortifiés, lorsque Jacques Cartier les découvrit en 1534, date à laquelle ils étaient environ 30 000 à 40 000 « Hurons » est le nom donné par des explorateurs français, à cause de leurs cheveux hérissés qui leur rappelaient les hures (sangliers), mais ils s'appelaient eux-mêmes Wendat (« gens qui vivent sur le dos d'une tortue géante »,car ils croyaient que le dos de cette tortue était une île qui portait le monde entier. Plusieurs familles, apparentées par les femmes, habitaient dans une même « maison longue », recouverte d'écorce. Essentiellement agriculteurs, les Hurons défrichaient les champs que les femmes entretenaient : elles étaient aussi chargées des semailles et des récoltes. Les Hurons cultivaient le maïs, les haricots, les courges, le tournesol et le tabac ; la chasse et la pêche jouaient un rôle mineur.

Les Hurons étaient divisés en clans exogamiques : chaque clan était dirigé par un chef, tous les chefs de clan d'un village formaient un conseil chargé des affaires publiques, sous l'égide du chef de village ; les villages étaient regroupés en tribus, à la tête desquelles se trouvaient un chef et un conseil formé des chefs de villages ; toutes ces tribus formaient la nation huronne. Les femmes avaient une grande importance politique, du fait que c'étaient elles qui choisissaient les chefs de clan. Tous les dix ans, les Hurons organisaient une grande fête des morts ; à cette occasion, ils déterraient les squelettes, nettoyaient les os et les enterraient à nouveau en grande cérémonie. La guerre occupait une place importante dans la vie des Hurons ; tandis qu'ils étaient atrocement torturés avant d'être mis à mort, les prisonniers chantaient pour se donner du courage.

Les Hurons étaient les ennemis jurés des tribus de la ligue des Iroquois, avec qui ils étaient en concurrence pour le commerce de fourrures. Avant le xviie siècle, les Iroquois repoussèrent une partie des Hurons des rives du Saint-Laurent, les chassant vers l'ouest, en Ontario. Quatre tribus, celles du Rocher, de la Corde, de l'Ours et du Cerf formèrent une confédération ; celle-ci fut détruite par les invasions iroquoises au cours des années 1648-1650. Certains survivants furent capturés et contraints de s'installer avec leurs conquérants, d'autres furent chassés vers l'ouest. Les rescapés errèrent entre le Michigan, le Wisconsin, l'Ontario, l'Ohio et le Québec, s'alliant à certaines tribus, faisant la guerre à d'autres. Ils regagnèrent peu à peu quelque influence dans l'Ohio et le Michigan, mais les Blancs les forcèrent à vendre leurs terres et à émigrer au Kansas, puis en Oklahoma.

Au début du xxie siècle, la communauté de Wendake (au nord de la ville de Québec), qui compte environ 3 000 membres, est la seule nation hussonne-wendat au Canada. Certains wendat chassés de leurs territoire se sont nommés Wyandot (« îliens flottants » ; ils vivent aux États-Unis (Oklahoma, sud de l'Ontario, Kansas City).

— Agnès LEHUEN

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Pour citer cet article

Agnès LEHUEN. HURONS ou WENDAT [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BRÉBEUF JEAN DE (1593-1649)

    • Écrit par André VACHON
    • 489 mots

    Missionnaire français, Jean de Brébeuf a vécu pendant quinze années au milieu des Hurons. Nul ne les connaissait mieux que lui : il leur a consacré des pages qui comptent parmi les plus précieuses de l'ethnographie amérindienne.

    Né à Condé-sur-Vire, il entre chez les Jésuites en...

  • LAFITAU JOSEPH-FRANÇOIS (1681-1746)

    • Écrit par Yves SUAUDEAU
    • 415 mots
    • 1 média

    Missionnaire jésuite et excellent analyste des sociétés indiennes d'Amérique du Nord, Joseph-François Lafitau naît à Bordeaux en 1681 et est le frère de Pierre-François Lafitau (1685-1764), évêque de Sisteron, qui s'illustrera lors des négociations menées par la cour de France à Rome (1716-1721)...

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