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CHAMBORD HENRI DE BOURBON comte de (1820-1883)

Dernier héritier de la branche aînée des Bourbons, né le 29 septembre 1820 à Paris, mort le 24 août 1883 à Frohsdorf, en Autriche.

Petit-fils du roi Charles X et fils posthume de Charles Ferdinand, duc de Berry, qui mourut assassiné, Henri d'Artois, duc de Bordeaux, comte de Chambord, doit fuir la France en 1830, alors que son cousin Louis-Philippe, de la maison d'Orléans, vient d'être couronné. Il passe la majeure partie de sa jeunesse en Autriche, où il entretient une haine tenace à l'encontre de la Révolution et du régime constitutionnel.

Le comte de Chambord se manifeste peu durant la monarchie de Juillet (1830-1848), la IIe République (1848-1852) et les débuts du second Empire. Cependant, excédé par l'irrévérence de Napoléon III envers le Saint-Siège, il réanime la branche légitimiste des royalistes en faisant valoir ses droits à la couronne de France sous le nom d'Henri V, face aux différentes factions du parti bonapartiste d'une part, aux prétentions au titre des orléanistes d'autre part.

Le 9 octobre 1870, après la chute de Napoléon III, le comte de Chambord fait paraître une proclamation dans laquelle il invite la France à se rassembler sous l'égide des Bourbons. En 1871, à la fin de la guerre contre la Prusse, les élections à l'Assemblée donnent une majorité confortable aux conservateurs, et, un temps, la restauration semble possible. Cependant, le comte reste profondément hostile aux idées des Lumières, comme en témoignent ses écrits : Mes Idées (1872) et Manifestes et programmes politiques de M. le comte de Chambord, 1848-1873 (1873). Intransigeant, refusant de devenir « le roi légitime de la Révolution », exigeant la restauration du drapeau blanc à la place du drapeau tricolore, il s'aliène jusqu'au soutien du président royaliste, le maréchal Mac-Mahon. En juin 1874, une motion présentée à l'Assemblée pour rétablir les Bourbons est rejetée par 272 voix contre 79 et, le 30 janvier 1875, la République est inscrite dans les textes constitutionnels, à une voix près. Définitivement écarté du trône, Chambord finira sa vie en exil et laissera la maison d'Orléans seule héritière de la couronne de France.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. CHAMBORD HENRI DE BOURBON comte de (1820-1883) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BERRY CHARLES FERDINAND duc de (1778-1820)

    • Écrit par Guillaume de BERTHIER DE SAUVIGNY
    • 204 mots

    Second fils du comte d'Artois, le futur Charles X, le duc de Berry, se réfugie en Angleterre après avoir servi dans l'armée des émigrés de Condé ; il ne rentre en France qu'en 1814. D'une intelligence et d'une éducation sommaires, emporté et adonné aux plaisirs, il est pourtant généreux, courageux...

  • DEUXIÈME RÉPUBLIQUE

    • Écrit par André Jean TUDESQ
    • 4 300 mots
    • 1 média
    ...de Noailles) et par des orléanistes comme Salvandy, Molé, le duc de Broglie, Guizot (mais celui-ci est mis de plus en plus à l'écart de la vie active). Pendant l'été 1850, Salvandy alla à Wiesbaden s'entretenir avec le comte de Chambord. Cette fusion est cependant rendue impossible d'une part à cause des...
  • LÉGITIMISTES

    • Écrit par André Jean TUDESQ
    • 1 104 mots

    On appelle légitimistes les partisans de la branche aînée des Bourbons à partir de la révolution de juillet 1830. L'abdication de Charles X en faveur de son petit-fils le duc de Bordeaux surprend les plus fidèles royalistes et réduit toute velléité de résistance. Si les ultra-royalistes restent...

  • TROISIÈME RÉPUBLIQUE

    • Écrit par Louis GIRARD
    • 14 493 mots
    • 33 médias
    ...l'avenir d'une république qui cesserait d'être synonyme de révolution. Les royalistes étaient divisés entre légitimistes et orléanistes. Le comte de Chambord, petit-fils de Charles X, qui vivait en Autriche dans un exil décoratif, était un tenant du catholicisme contre-révolutionnaire : il abhorrait...

Voir aussi