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HÉMAGGLUTINATION

Agglutination des hématies aboutissant à la formation de petits amas visibles à l'œil nu, l'hémagglutination est une méthode très employée en immunologie pour détecter les anticorps et les antigènes. Il existe trois sortes de réactions d'hémagglutination.

Dans la première, utilisée pour la détermination des groupes sanguins, on fait agir des anticorps spécifiques sur les antigènes de surface des hématies. Ainsi, des globules rouges du groupe A, porteurs de l'antigène du même nom, sont agglutinés par un sérum contenant l'anticorps anti-A. On peut ainsi identifier des hématies de groupe inconnu grâce à des sérums étalons ou, inversement, rechercher un anticorps (ou agglutinine) inconnu grâce à des globules rouges connus.

La deuxième sorte est représentée par les réactions d'hémagglutination passive. Ici, les hématies jouent un rôle de support inerte sur lequel on fixe artificiellement des antigènes solubles ; elles seront agglutinées par les anticorps spécifiques. Un tel artifice permet de visualiser une réaction antigène-anticorps.

Le troisième type de réaction fait intervenir un mécanisme non immunologique : certaines substances chimiques (telle une protéine virale, l'hémagglutinine) sont capables de se fixer sur des récepteurs de surface des globules rouges. Ainsi, la fixation d'un virion sur deux hématies voisines entraîne leur agglutination. Chez un malade, pour rechercher des anticorps, trace de l'infection virale, on emploie la réaction d'inhibition de l'hémagglutination. Dans un premier temps, on met en présence une suspension du virus suspecté et le sérum du malade ; dans un second temps, on ajoute les globules rouges. L'hémagglutination n'est visible que dans le cas où le sérum analysé ne contient pas les anticorps spécifiques qui masquent les sites hémagglutinants. Cette technique rend possible, notamment, le diagnostic de la rubéole et de la grippe.

— Jacques BEJOT

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Écrit par

  • : docteur en médecine, chef de service du laboratoire de microbiologie à l'hôpital de Nanterre

Classification

Pour citer cet article

Jacques BEJOT. HÉMAGGLUTINATION [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ARBOVIRUS

    • Écrit par Claude HANNOUN, Jean-François SALUZZO
    • 1 867 mots
    • 1 média
    ...biologiques a permis de les classer en plusieurs groupes très différents les uns des autres. Ce démembrement s'est fait grâce à la découverte du phénomène de l'hémagglutination : des extraits d'organes infectés, riches en virus, sont capables d'agglutiner les globules rouges de poussin ou d'oie, ce qui permet...
  • GROUPES SANGUINS : KARL LANDSTEINER

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 256 mots
    • 1 média

    Karl Landsteiner (1868-1943), médecin viennois en même temps que biochimiste, fut un précurseur de l'étude moléculaire des maladies. Son nom reste surtout attaché à la découverte des groupes sanguins en 1901, pour laquelle il reçut le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1930. On savait...

  • IMMUNOCHIMIE

    • Écrit par Joseph ALOUF
    • 9 358 mots
    • 6 médias
    ...clarification de la suspension due à la sédimentation des agrégats dans le mélange réactionnel. C'est la réaction d' agglutination, qui prend le nom d' hémagglutination quand les particules sont des hématies (elles perdent souvent leur forme biconcave lorsque les forces de liaison Ag-Ac sont grandes)....
  • LANDSTEINER KARL (1868-1943)

    • Écrit par Paul SPEISER
    • 912 mots
    • 2 médias
    Le premier travail scientifique surl'agglutination de certains globules rouges par le sérum d'autres individus paraît en 1900. En 1901, Landsteiner publie un article fondamental : « Über Agglutinationserscheinungen normalen menschlichen Blutes » (Wiener klinische Wochenschrift, 1901),...
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Voir aussi