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BULLINGER HEINRICH (1504-1575)

Successeur de Zwingli, Bullinger a dirigé comme antistes l'Église du canton de Zurich de 1531 à sa mort. Fils d'un prêtre, il fait des études chez les Frères de la vie commune aux Pays-Bas et à Cologne, où il entre en contact avec l'humanisme et Érasme. Maître d'école à Kappel, il adhère à la Réforme à la lecture des ouvrages de Luther.

Il devient l'ami et le conseiller de Zwingli, auquel il succède après le désastre de Cappel, alors que la Réforme paraît compromise en Suisse. Mais il se révèle un dirigeant de valeur, qui organise l'Église de la ville et du canton par une ordonnance relative au clergé et aux synodes. Il défend la liberté du ministère contre le pouvoir séculier et, pendant toute sa longue carrière, il maintient un équilibre qui laisse l'application de la discipline ecclésiastique aux autorités temporelles, auprès audition des pasteurs. Partisan d'une Église d'État, il modère, au sein du monde réformé, ses collègues qui sont partisans d'une plus grande autonomie ecclésiale.

Il lutte avec vigueur contre les tentatives catholiques et contre les anabaptistes et il réorganise le système scolaire. Défenseur des idées de Zwingli, il refuse tout compromis avec les luthériens sur la cène et réussit à unifier les cantons helvétiques protestants, autour de ses doctrines, par la Confessio helvetica de 1536, dont il est l'auteur. En 1549, il parvient à rallier Calvin à sa doctrine dans le Consensus Tigurinus, avant de voir ratifiée la Confession helvétique postérieure (1566) par presque tous les cantons évangéliques. De plus, il acquiert une réputation considérable dans le rôle de conseiller pour toute la chrétienté réformée et en raison de l'hospitalité qu'il accorde aux réfugiés.

Sa correspondance, qui comprend 12 000 lettres, est la plus étendue de celles qu'ont laissées les réformateurs. Historien de valeur (notamment avec La Chronique de Zurich), il a produit une œuvre abondante qui a fait de lui un des théologiens les plus lus en milieu protestant et qui comporte, en particulier, des prédications, des commentaires bibliques, des ouvrages de dogmatique et de controverse.

— Bernard VOGLER

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur d'histoire de l'Alsace à l'université de Strasbourg-II

Classification

Pour citer cet article

Bernard VOGLER. BULLINGER HEINRICH (1504-1575) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CONFESSION HELVÉTIQUE

    • Écrit par Bernard ROUSSEL
    • 832 mots

    On connaît deux « confessions helvétiques », la Confessio helvitica de 1536 et la Confession helvétique postérieure de 1566. La première Confession helvétique, ou deuxième Confession bâloise, est rédigée en janvier 1536, en particulier par H. Bullinger, Myconius et Grynæus, théologiens...

  • RÉFORME

    • Écrit par Bernard VOGLER
    • 8 482 mots
    • 3 médias
    ...celle d'Œcolampade entraînèrent le triomphe du césaropapisme en Suisse. Si la Réforme ne fut pas ébranlée à Zurich après cette catastrophe, c'est grâce à Bullinger (1504-1575), lequel fit preuve d'une étonnante lucidité et d'une pondération qui n'excluait nullement la fermeté. Durant sa longue carrière,...
  • ZWINGLI ULRICH (1484-1531)

    • Écrit par Jacques Vincent POLLET
    • 7 195 mots
    • 1 média
    La guerre de Smalkalde (1547) refoula le zwinglianisme des villes d'Allemagne méridionale et d'Alsace ; peu après, Bullinger se rapprocha de Calvin, notamment sur la question de la Cène (Consensus Tigurinus, 1549) ; à partir de cette époque et jusqu'au synode de Dordrecht, le type zurichois...