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KHORANA HAR GOBIND (1922-2011)

Har Gobind Khorana - crédits : Image courtesy of the UW-Madison Archives, #S04437

Har Gobind Khorana

Biochimiste américain d'origine indienne né le 9 janvier 1922, à Raipur (un village du Pendjab, aujourd'hui au Pakistan, où son père était employé à la collecte des taxes), Har Gobind Khorana étudie la chimie organique à l'université du Pendjab (Lahore), puis part en 1945 pour le Royaume-Uni préparer un doctorat à l'université de Liverpool qu’il soutient quatre ans plus tard. Il échoue à trouver un emploi au Pendjab et, de 1950 à 1952, étudie les protéines et les acides nucléiques à l'université de Cambridge avant de poursuivre ses recherches à l'université de Vancouver. Il rejoint en 1960 celle du Wisconsin à Madison, puis est nommé professeur au Massachusetts Institute of Technology après avoir reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1968.

Marshall Nirenberg - crédits : Courtesy of the National Institutes of Health

Marshall Nirenberg

Les travaux les plus célèbres de Khorana concernent le décryptage du code génétique, c'est-à-dire la correspondance chimique entre l'ADN (acide désoxyribonucléique), support de l'hérédité dans les chromosomes, et son expression sous forme de protéines. L’essentiel de ce travail a été réalisé à Madison. L'alignement des acides aminés des protéines est dicté par la séquence des ARN messagers, polynucléotides diffusibles dont la structure reflète celle de la molécule d'ADN. En 1961, Marshall Warren Nirenberg et ses collaborateurs montrent que des polyribonucléotides synthétiques servant de messagers forment in vitro des polypeptides et que la séquence de ces derniers permet de décrypter le code génétique. À un triplet de ribonucléotides correspond un acide aminé. Le groupe de Khorana développe la technique de synthèse des polyribonucléotides et produit des polymères sophistiqués contenant des motifs dinucléotidiques ou trinucléotidiques répétés. L'approche de Khorana, plus systématique que le « test de fixation » de Nirenberg, permet d'élucider sans ambiguïté le code génétique et ses propriétés, telle la « dégénérescence », où plusieurs triplets correspondent à un seul acide aminé. Le code génétique ainsi établi en 1965 s'est avéré universel et a permis une avancée décisive de la biologie moléculaire. Pour ces travaux, Khorana reçoit le prix Nobel de physiologie ou médecine trois ans plus tard, conjointement à M. W. Nirenberg et Robert W. Holley.

Après avoir continué quelques années à travailler sur la synthèse chimique d'acides nucléiques et de gènes, et à s’être intéressés aux ARN de transfert, Khorana et son laboratoire se tournent à la fin des années 1970 vers l'étude de la physiologie de la rétine et tout particulièrement vers le fonctionnement des pigments de la famille des opsines. Khorana commence alors une seconde carrière, écrivant plus de deux cents articles sur le sujet jusqu’en 2011. Selon une logique somme toute assez semblable à celle utilisée pour le code génétique, il débute par l’étude de systèmes modèles, comme des molécules photosensibles insérées dans des membranes lipidiques artificielles, pour aborder ensuite la physico-chimie des pigments rétiniens.

Har Gobind Khorana décède le 9 novembre 2011 à Concord dans le Massachusetts.

— Samya OTHMAN

— Universalis

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Écrit par

  • : biologiste
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Samya OTHMAN. KHORANA HAR GOBIND (1922-2011) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Har Gobind Khorana - crédits : Image courtesy of the UW-Madison Archives, #S04437

Har Gobind Khorana

Marshall Nirenberg - crédits : Courtesy of the National Institutes of Health

Marshall Nirenberg

Autres références

  • DÉCRYPTAGE DU CODE GÉNÉTIQUE

    • Écrit par Nicolas CHEVASSUS-au-LOUIS
    • 223 mots
    • 1 média

    Au début des années 1960, l'Américain Marshall W. Nirenberg découvre que l'addition d'un acide ribonucléique messager (ARNm) constitué uniquement d'uridine (U, un des quatre nucléotides) à un extrait bactérien suffit à déclencher la synthèse d'une protéine composée uniquement de phénylalanine....

Voir aussi