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ALFVÉN HANNES (1908-1995)

L’astrophysicien suédois Hannes Alfvén a reçu le prix Nobel de physique en 1970 pour sa contribution à la physique des plasmas qu'il a fondée, prix qu’il a partagé avec le physicien français Louis Néel (1904-2000).

Né le 30 mai 1908 à Norrköping en Suède, Hannes Alfvén fait ses études à l'université d'Uppsala où il obtient son doctorat en 1934. Attaché à l'Institut royal de technologie de Stockholm à partir de la fin des années 1930, Alfvén reçoit un poste à l'université de Californie (San Diego) en 1967, à la suite de désaccords avec le gouvernement suédois.

En 1942, ses travaux de physique spatiale comprennent l'énoncé des théorèmes de connexion du champ magnétique, selon lesquels, dans certaines conditions, la matière (sous forme de plasma) est solidaire des lignes de flux magnétique qui la traversent, champ et matière constituant deux fluides gelés l'un dans l'autre. Ce principe, conçu à l'origine comme une explication des taches solaires, a ensuite été appliqué par Alfvén à une théorie de l'origine des rayons cosmiques.

Sa théorie des orages magnétiques et des aurores boréales (1939) a eu une influence majeure sur la théorie des magnétosphères. Il mit au point une méthode permettant de calculer aisément la trajectoire complexe des particules chargées dans un champ magnétique.

Alfvén fut le pionnier de la magnétohydrodynamique (MHD), qui étudie le mouvement d'un fluide conducteur dans un champ magnétique. Ses travaux se sont révélés fondamentaux pour l'étude de la fusion contrôlée. Il est à l’origine du concept d’ondes magnétohydrodynamiques, dites ondes d’Alfvén, qui mettent en mouvement un fluide très conducteur magnétisé dont la tension magnétique agit comme force de rappel. Elles sont un des mécanismes étudiés comme origine du chauffage de la couronne solaire.

Alfvén, opposant de la théorie du big bang, a proposé, à l'instar de celui de Fred Hoyle, un modèle d'Univers à l'état stationnaire, sans début ni fin, fondé sur ce qu'il a appelé la cosmologie du plasma, ce dernier, et non plus les forces de gravitation, étant prépondérant dans la formation des grandes structures (galaxies, amas de galaxies, etc.). Cette cosmologie a été battue en brèche par les découvertes des deux dernières décennies du xxe siècle.

Hannes Alfvén est décédé le 2 avril 1995 à Djursholm, dans la banlieue de Stockholm.

— Agnès LECOURTOIS

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Pour citer cet article

Agnès LECOURTOIS. ALFVÉN HANNES (1908-1995) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • MAGNÉTOHYDRODYNAMIQUE (MHD)

    • Écrit par Jean-Loup DELCROIX
    • 4 378 mots
    • 14 médias
    Ces deux résultats ont été énoncés clairement par l'astrophysicien suédois Hannes Alfvén, en 1942, qui les a résumés en disant que le champ magnétique et la matière constituent deux fluides gelés l'un dans l'autre.
  • MATIÈRE (physique) - Plasmas

    • Écrit par Patrick MORA
    • 7 620 mots
    • 4 médias
    ...grande distance est élucidé et stimule les études sur la propagation d'ondes électromagnétiques dans les plasmas. Ainsi, en 1942, le physicien suédois Hannes Alfvén (Prix Nobel de physique 1970) développe la théorie des ondes magnétohydrodynamiques, où le champ magnétique présent dans le plasma joue...

Voir aussi