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HALÉVY ÉLIE LÉVY dit JACQUES FRANÇOIS FROMENTAL (1799-1862)

Élève de Cherubini, comme son contemporain Auber, Halévy fut avec ce dernier l'une des gloires musicales de la Restauration et de la monarchie de Juillet. Là s'arrête la ressemblance ; Auber est l'héritier de l'opéra-comique et transpose l'esprit du xviiie siècle à l'usage de la bourgeoisie voltairienne du xixe siècle. Au contraire, le souci de la couleur locale et de l'histoire, un goût prononcé pour les effets violents et dramatiques, mais aussi une grande générosité font d'Halévy l'exact contemporain de la bataille d'Hernani. Mais il fallait être Berlioz pour résister aux faiblesses du goût musical de ce temps : l'italianisme envahissant, le goût, mal contrôlé, du bel canto, qui conduit à bien des concessions ; une certaine monotonie aussi, dans des effets dramatiques parfois artificiels. Ces défauts sont graves et ont fait vieillir une musique incontestablement sincère, généreuse et soigneusement écrite.

Après des débuts difficiles (bien qu'Halévy ait obtenu le prix de Rome à vingt ans), le succès fut foudroyant à l'Opéra avec La Juive (1835), sur un livret de Scribe. Rien d'ailleurs n'avait été négligé pour obtenir ce succès : librettiste déjà en renom, distribution fameuse et mise en scène fastueuse (plus de cent mille francs pour les décors et les costumes). Le succès se poursuivit avec L'Éclair (1835), Guido et Ginevra (1838), Charles VI (1843) et surtout La Reine de Chypre (1841), qui fut aussi un triomphe. Professeur au Conservatoire, Halévy eut pour élèves Gounod, Victor Massé et Bizet, qui allait devenir son gendre. Son neveu Ludovic Halévy devait être le librettiste d'Offenbach.

— Philippe BEAUSSANT

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Écrit par

  • : directeur de l'Institut de musique et danse anciennes de l'Île-de-France, conseiller artistique du Centre de musique baroque de Versailles

Classification

Pour citer cet article

Philippe BEAUSSANT. HALÉVY ÉLIE LÉVY dit JACQUES FRANÇOIS FROMENTAL (1799-1862) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • OPÉRA - Histoire, de Peri à Puccini

    • Écrit par Jean-Vincent RICHARD
    • 9 082 mots
    • 31 médias
    ...harmonie allemande et la déclamation française, c'est à Giacomo Meyerbeer (1791-1864) – d'origine allemande – et à Jacques Fromental Halévy (1799-1862) qu'on le doit. Du premier, on a peu à peu oublié Robert le Diable (1831), Les Huguenots (1836), Le Prophète (1849) ou L'Africaine...
  • OPÉRETTE

    • Écrit par Sylvie FÉVRIER
    • 2 968 mots
    • 1 média
    ...sans talent, d'ailleurs : ils ont tous une formation classique – d'organiste, en général ; ce qui leur manquera, ce sera surtout le rythme, pas seulement celui de la musique, mais celui de la pièce, et un bon livret : Meilhac etHalévy, les librettistes d'Offenbach, ne se remplacent pas facilement.

Voir aussi