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GUSTAVE III (1746-1792) roi de Suède (1771-1792)

Roi de Suède (1771-1792), né le 24 janvier 1746 à Stockholm, mort le 29 mars 1792 à Stockholm.

Fils aîné du roi Adolphe Frédéric (1710-1771), Gustave est un partisan intelligent et cultivé des Lumières. En 1766, il épouse la fille du roi Frédéric V de Danemark (1723-1766), Sofia Magdalena (1746-1813). Il accède au trône en 1771. Le pouvoir royal est alors affaibli par la souveraineté du Riksdag depuis les Constitutions de 1719 et de 1720. Pendant les premiers temps de son règne, Gustave III sert vainement de médiateur entre les factions du Riksdag, surnommées les Bonnets et les Chapeaux. En août 1772, il prend le pouvoir par un coup d'État et proclame une nouvelle Constitution qui remplace celle de 1720 et augmente les pouvoirs royaux au détriment du Riksdag. Au cours des années qui suivent, Gustave III agit en despote éclairé, introduisant plusieurs réformes inspirées par les Lumières : abolition de la torture, instauration de la liberté de la presse, révision de la loi sur les pauvres, proclamation de la tolérance religieuse, encouragement du libre-échange, développement de la marine de guerre. En 1777, il lance une vaste réforme monétaire.

Le Riksdag convoqué en 1778 s'avère accommodant, mais la noblesse finit par se montrer insatisfaite des réformes du roi. Le Riksdag de 1786 rejette la plupart des réformes que propose Gustave III, dont l'amabilité et l'efficacité ne suffisent pas à faire taire les critiques. Le roi se détourne alors des affaires intérieures qui le déçoivent et se lance dans une politique extérieure agressive. Il profite du conflit russo-turc pour déclarer la guerre à la Russie en 1788, mais la signature du manifeste d'Anjala par des officiers finlandais opposés à cette guerre, ainsi que l'entrée du Danemark dans le conflit aux côtés de la Russie, aggravent la situation. Gustave III répond en faisant appel aux trois ordres inférieurs du Riksdag, le clergé, la bourgeoisie et la paysannerie, et proclame une nouvelle Constitution en 1789 (l'Acte d'union et de sûreté) qui renforce l'autorité du monarque. La victoire navale éclatante de Svensksund en juillet 1790 lui évite de peu une catastrophe. Il met fin au conflit avec la Russie en signant un traité de paix le mois suivant.

En 1791, Gustave III cherche à former une ligue de monarques européens opposés à la Révolution française. Cependant, l'aristocratie suédoise, irrémédiablement hostile, conspire contre lui. Le 16 mars 1792, le capitaine Jacob Johan Anckarström tire sur le roi lors d'un bal masqué à l'opéra de Stockholm. Gustave III meurt quinze jours plus tard.

La politique économique de Gustave III est dynamique et fortement influencée par le mercantilisme. Un grand nombre d'industries sont créées dans le but de réduire les importations et d'encourager les exportations. Dans les années 1770, la Suède accueille des immigrés juifs dans le but de développer l'entrepreneuriat et le commerce.

Le « roi charmeur et esthète » est un grand protecteur des arts. Il fonde l'Académie suédoise en 1786 et encourage l'art dramatique. Il est lui-même dramaturge et collabore avec Johan Kellgren à l'opéra Gustav Wasa. Son règne est passé à la postérité comme la « période gustavienne des Lumières » tant pour son action culturelle que politique.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. GUSTAVE III (1746-1792) roi de Suède (1771-1792) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • FINLANDE

    • Écrit par Régis BOYER, Maurice CARREZ, Universalis, Lucien MUSSET, Yvette VEYRET-MEKDJIAN
    • 22 464 mots
    • 14 médias
    En août 1772, le jeune roi Gustave III (1771-1792), par le biais d'un coup d'État, rétablit de fait l'absolutisme (Constitution de 1772). Dans son esprit, la majesté retrouvée de la fonction royale devait régénérer la Suède et lui redonner son éclat de jadis. Toute idée de séparatisme finlandais devait...
  • SUÈDE

    • Écrit par Régis BOYER, Michel CABOURET, Maurice CARREZ, Georges CHABOT, Universalis, Jean-Claude MAITROT, Jean-Pierre MOUSSON-LESTANG, Lucien MUSSET, Claude NORDMANN, Jean PARENT
    • 35 770 mots
    • 19 médias
    Appuyé par Louis XV, Gustave III, fils d'Adolphe Frédéric, réussit, sans effusion de sang, le coup d'État de 1772 qui, en supprimant les partis, aboutit à la proclamation d'une Constitution nouvelle, inspirée de Montesquieu et de la vieille tradition de monarchie mixte suédoise, réduisant les pouvoirs...

Voir aussi