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GUILLAUME LE TACITURNE (1533-1584)

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Le « Père de la patrie »

La situation demeure critique et les territoires devenus indépendants sont de plus en plus entamés. En 1581, Guillaume, qui s'est un instant tourné vers la France, pour que le duc d'Anjou, quoique catholique, reçoive la souveraineté des Pays-Bas, a fini par accepter des États la dignité de comte souverain de Hollande et de Zélande. Il a le chagrin de voir l'unité de la nation compromise, et celui d'être suspecté d'opportunisme par les calvinistes fanatiques. En 1580, Philippe II a mis sa tête à prix et, en réponse, Guillaume charge le prédicateur de la cour de répondre à cette mesure par une Apologie qui est une protestation de fidélité à son pays et à la liberté de conscience. En mars 1582, il est l'objet d'un attentat. L'année suivante, veuf de sa troisième femme, il épouse Louise de Coligny, ce qui resserre ses liens avec les sympathisants de France. Mais, le 10 juillet 1584, il est assassiné à Delft par Balthazar Gérard, un fanatique comtois. Il laisse de son premier mariage Philippe-Guillaume, prince d'Orange (1554-1618), du second Maurice de Nassau (1567-1625), et du quatrième Frédéric-Henri (1584-1647). Ces deux derniers lui succéderont.

Sans doute n'y a-t-il pas, dans les États modernes, de personnage dont l'action puisse, à ce point, justifier le titre de « Père de la patrie », ni dont le culte soit aussi vivace. Le Wilhelmus van Nassauwe, hymne national des Pays-Bas, qui est l'œuvre de Marnix de Sainte-Aldegonde et date de 1568, associe depuis quatre siècles le nom de Guillaume à la patrie néerlandaise.

— Maurice BRAURE

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Pour citer cet article

Maurice BRAURE et Encyclopædia Universalis. GUILLAUME LE TACITURNE (1533-1584) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

Prise de La Brielle - crédits : Henry Guttmann Collection/ Hulton Archive/ Getty Images

Prise de La Brielle

Autres références

  • GUEUX LES

    • Écrit par
    • 949 mots
    • 1 média

    Né de l'opposition sociale, politique et religieuse à l'autorité de Philippe II dans les Flandres et les Pays-Bas du xvie siècle, le mouvement des « gueux » exprime à la fois le mécontentement populaire, responsable de la flambée d'iconoclasme, et les revendications des nobles...

  • INSURRECTION ANTI-ESPAGNOLE EN HOLLANDE

    • Écrit par
    • 224 mots
    • 1 média

    Depuis les années 1530, la politique habsbourgeoise de réduction des libertés locales et la persécution antiprotestante créent un fort mécontentement dans les dix-sept provinces des Pays-Bas. En 1564, une première opposition, menée par de grands seigneurs catholiques (comte d'Egmont, Guillaume...

  • PAYS-BAS

    • Écrit par , , , et
    • 35 732 mots
    • 23 médias
    ...financier, religieux et juridique. Devant l'arrivée du duc d'Albe et son installation à Bruxelles, beaucoup émigrèrent, entre autres le prince d'Orange, Guillaume le Taciturne. Ce dernier rassembla une petite armée et fit irruption aux Pays-Bas, mais il fut battu par le duc d'Albe près de Heiligerlee. Entre-temps,...
  • PROVINCES-UNIES (1579-1795)

    • Écrit par
    • 1 308 mots
    • 1 média

    Fédération « lâche » de provinces du nord des Pays-Bas formée lors de l'Union d'Utrecht (1579) et dissoute par le traité de La Haye (1795).

    Par l'Union d'Utrecht, les sept provinces calvinistes des Pays-Bas septentrionaux (Hollande, Zélande, Utrecht, Frise, Groningue, Gueldre et Overijssel)...