Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

TARTINI GIUSEPPE (1692-1770)

Tartini - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Tartini

Le personnage de Tartini est fait de curieux contrastes : un homme tranquille, rangé, pieux, bon pédagogue, bon mari, et pourtant un tempérament fougueux et nerveux ; une vie calme à Mantoue, durant laquelle il refuse les plus prestigieuses offres d'engagements et de tournées dans l'Europe entière, qui succède à une jeunesse mouvementée : il a connu la prison pour avoir épousé secrètement la protégée d'un cardinal, il a pris la fuite, déguisé en moine, il s'est retiré au monastère d'Assise où durant deux ans il soulève l'enthousiasme des foules en jouant caché derrière un rideau...

Mais son unique passion est son violon. Il en étudie et en développe systématiquement les possibilités, apporte à la technique et surtout à la facture des améliorations décisives : cordes plus grosses, archet plus long et plus léger, afin d'obtenir une sonorité plus douce. Théoricien, son Trattato di musica secondo la vera scienza dell'armonia (1754), contemporain des recherches de Rameau mais avec un esprit moins systématique et moins rationnel, met en évidence la découverte des fameux tezzi tuoni, les « sons résultants » (engendrés au grave d'une double corde, par un nombre de vibrations égal à la différence des nombres de vibrations des deux sons supérieurs), dont Helmoltz donnera plus tard l'explication.

Son école de violon, « l'école des Nations », formera quelques-uns des plus éminents violonistes de la génération suivante : Nardini, Carminati, Pagin, Ferrari, Bini, Lombardini, Capuzzi, Naumann... Par eux, par les innombrables visiteurs qu'il reçoit à Padoue, sa réputation et l'influence de son enseignement se répandent en Angleterre, en France, en Allemagne.

Ses compositions sont très nombreuses : cent quarante concertos ; une centaine de sonates (la plus célèbre étant Les Trilles du diable) ; des trios, en grande partie manuscrits. L'art de Tartini est naturellement marqué par le goût de la virtuosité, mais la musique n'est jamais sacrifiée. Ce qu'il peut y avoir parfois d'extérieur dans son style est racheté par la beauté des mélodies chantantes des adagios qui faisaient la réputation de Tartini de son vivant.

— Philippe BEAUSSANT

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : directeur de l'Institut de musique et danse anciennes de l'Île-de-France, conseiller artistique du Centre de musique baroque de Versailles

Classification

Pour citer cet article

Philippe BEAUSSANT. TARTINI GIUSEPPE (1692-1770) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Tartini - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Tartini

Autres références

  • CORELLI ARCANGELO (1653-1713)

    • Écrit par Marc PINCHERLE
    • 2 915 mots
    • 1 média
    ...fugues libres ; dans le second groupe, les danses plus ou moins stylisées l'emportent. Certaines d'entre elles, telle la fameuse gavotte de l'op. 5 que Tartini a prise pour thème de son Arte dell'arco (L'Art de l'archet), sont, dans les éditions imprimées, d'une brièveté et d'une sécheresse...

Voir aussi