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BORGESE GIUSEPPE ANTONIO (1882-1952)

Après des études universitaires à Florence, Borgese assume de 1904 à 1906 la direction de la revue Hermes. Jusqu'en 1931, il s'impose, en Italie, sous le visage du jeune intellectuel brillant : poète, romancier et critique averti qui collabore à la recherche universitaire par l'enseignement de la littérature allemande et de l'esthétique. Son départ pour les États-Unis est motivé par le refus de la dictature fasciste, qu'il accuse âprement dans Goliath or the March of Fascism (1937) et dans Common Cause (1943) : ces deux ouvrages sont une condamnation courageuse formulée dans un style percutant, mais limitée en ce qui concerne l'analyse des causes historiques de la montée au pouvoir du régime fort. La contribution critique de Borgese exprime dans son ensemble la volonté de sortir de la sphère de Benedetto Croce pour proposer une esthétique personnelle ; dans son essai, Gabriele D'Annunzio(1909), il dirige déjà ses analyses sur les aspects psychologiques et idéologiques des textes littéraires. C'est surtout son roman Rubé (1921) qui intéresse encore aujourd'hui les critiques et les historiens : l'avocat Filippo Rubé est un petit-bourgeois italien humilié après la Première Guerre mondiale ; son monologue intérieur est celui de sa classe sociale qui, pour n'avoir pas proposé de doctrine, a facilité l'avènement du fascisme. Borgese est incontestablement l'exilé politique (c'est ainsi qu'il s'est lui-même défini) dont le témoignage est le plus frappant parmi toutes les tendances antifascistes internationales qui ne passèrent pas spécifiquement par la critique marxiste.

— Giovanni IOPPOLO

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Écrit par

  • : professeur habilité à diriger des recherches en art moderne et contemporain

Classification

Pour citer cet article

Giovanni IOPPOLO. BORGESE GIUSEPPE ANTONIO (1882-1952) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CRÉPUSCULAIRES LES

    • Écrit par Norbert JONARD
    • 1 368 mots
    • 1 média

    En 1910, le critique italien Giuseppe Antonio Borgese a qualifié, non sans ironie, de « crépusculaire » la poésie d'un groupe de jeunes écrivains de son pays qui n'avaient « qu'une émotion à chanter : la trouble et limoneuse mélancolie de n'avoir rien à dire ni à faire ». Après avoir brillé de tout...

  • ITALIE - Langue et littérature

    • Écrit par Dominique FERNANDEZ, Angélique LEVI, Davide LUGLIO, Jean-Paul MANGANARO
    • 28 412 mots
    • 20 médias
    ...mouvement, ces auteurs sont unis, dans les années 1903-1914, par le rejet de l’idéologie d’annunzienne et des présupposés de l’esthétique décadente. C’est Giuseppe Antonio Borgese (1882-1952) qui, dans un article de 1910, invente, pour caractériser ce courant, l’étiquette de « poésie crépusculaire », entendant...

Voir aussi