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GALTON sir FRANCIS (1822-1911)

Francis Galton - crédits : Bettmann/ Getty Images

Francis Galton

Gentilhomme anglais, voyageur et explorateur (Narrative of an Explorer in Tropical South Africa, 1853), savant qui s'intéressa de façon brillante aux disciplines les plus diverses, sir Francis Galton a surtout contribué à l'étude de l'homme (par l'anthropométrie et l'eugénique) et, plus précisément, à la naissance de la psychologie différentielle.

Cousin de Charles Darwin, Galton a été attiré en particulier par le problème de la transmission héréditaire des capacités intellectuelles, problème qu'il étudia à travers de nombreux personnages de génie appartenant à des familles célèbres (Hereditary Genius, 1869). Il propose de mesurer le « génie » d'un individu par la proportion (c'est-à-dire la fréquence) des sujets qui, dans la population, se situent au-dessous de lui ou parviennent à le dépasser. C'est ainsi qu'en 1884, dans son laboratoire d'anthropométrie de Londres, il utilise comme instruments de mesure les tables de « percentiles », qui permettent de voir quel pourcentage de la population dépasse un individu, pour chacune des mesures effectuées. Ce principe et cette méthode sont, depuis lors, restés en usage dans la psychologie différentielle sous la forme de l'« étalonnage » des tests.

L'apport de Galton intéresse ainsi la nature même des mesures à pratiquer. Au lieu d'analyser de manière de plus en plus fine, comme dans le laboratoire de psychologie expérimentale, un phénomène mental à partir de quelques sujets longuement observés, sa méthode incite à mesurer très rapidement un grand nombre d'individus, ce qui rend possible l'étude statistique des différences individuelles et l'apparition des épreuves qu'on appellera plus tard les tests mentaux.

En appliquant cette méthode aussi bien à l'étude des différences physiques (par exemple, la taille) qu'à celle des supériorités ou infériorités intellectuelles, et en rapportant les données à l'hérédité des sujets concernés, Galton en vient à sa plus grande découverte : l'idée et le calcul du coefficient de corrélation. Dans Natural Inheritance (1889), il montre, en effet, comment on peut exprimer par un nombre le degré de liaison observée entre tel phénomène biologique, économique, social, physique même, et tel autre phénomène pouvant relever de séries très différentes. Instrument de ce calcul des liaisons entre des variations, le coefficient de corrélation fut ensuite perfectionné par un disciple de Galton, le mathématicien Karl Pearson (1857-1936) et conduisit à l'essor de ce qu'on allait appeler l'analyse factorielle.

— Jean-François RICHARD

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Jean-François RICHARD. GALTON sir FRANCIS (1822-1911) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Francis Galton - crédits : Bettmann/ Getty Images

Francis Galton

Autres références

  • DARWINISME

    • Écrit par Dominique GUILLO, Thierry HOQUET
    • 5 497 mots
    Dans les décennies qui suivent la parution de On the Origin of Species by Means of Natural Selection (1859), le cousin de Darwin, Francis Galton, soutient qu'il faut tirer les conséquences politiques du principe de la sélection naturelle. Selon lui, les maladies mentales, le dérèglement moral, la pauvreté,...
  • EUGÉNISME

    • Écrit par Universalis, André PICHOT, Jacques TESTART
    • 4 958 mots
    • 1 média
    ... siècle qu'il y eut une véritable théorisation de l'eugénisme. C'est à cette époque, en 1883, que le mot eugenics fut inventé par Francis Galton, à partir du grec ἔυγενης, qui signifie « bien né ». Étymologiquement, l'eugénisme (ou eugénique) se voulait donc la science des bonnes...
  • JUMEAUX (psychologie)

    • Écrit par Michèle CARLIER
    • 2 518 mots

    On attribue souvent à sir Francis Galton (1822-1911) la paternité de la « méthode des jumeaux », méthode qui consiste à comparer les jumeaux monozygotes (MZ), issus de la fécondation d’un seul ovule par un seul spermatozoïde, à des jumeaux dizygotes (DZ), issus chacun de la fécondation d’un ovule...

  • MURDOCK GEORGE PETER (1897-1985)

    • Écrit par Jean CUISENIER
    • 1 999 mots
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    Une technique pour garantir l'indépendance des unités culturelles comparées. Murdock a été sensible à l'objection adressée parF. Galton aux travaux de Tylor : on ne peut tirer aucune conclusion des dénombrements d'occurrences si on n'a pas la garantie que deux unités culturelles observées ne...
  • Afficher les 7 références

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