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VIE COMMUNE FRÈRES DE LA

Membres d'un mouvement spirituel du xive et du xve siècle, qui eut pour origine le renouveau religieux de conversion, de réforme et de pénitence prêché par Gérard Groote, instaurateur de la devotio moderna. De son vivant, Groote avait installé dans sa maison de Deventer des femmes qui se destinaient à la vie commune. Après sa mort, son disciple Radewijns, qui regroupait déjà, dans son vicariat de Deventer, en tant que prêtre, les compagnons de Groote, organisa le mouvement : l'institut des Frères de la vie commune prend place dans le contexte néerlandais des béguinages, et ce genre de cercles communautaires n'avait rien d'insolite. Mais, à partir du regroupement spontané primitif, le souci de permanence pousse Radewijns à fonder un monastère (il semble bien, d'ailleurs, que Groote y ait déjà pensé de son vivant), ce qu'il réalise avec la communauté de chanoines qu'il installe à Windesheim. L'institut de Deventer subsiste alors comme cercle de frères pour encadrer les écoliers qui seront les fondations monastiques du mouvement.

Les documents rédigés pour faire approuver ces instituts nous renseignent sur le mode de vie : sans être liés par des vœux, les frères cohabitent et observent l'obéissance à un directeur, la pauvreté et la continence ; ils suivent un règlement commun pour les repas, la prière et le travail ; ils lisent les Écritures et les auteurs spirituels en langue vulgaire. Le principe de leur spiritualité tient dans une phrase de Radewijns : « La vraie science doit ne servir qu'à comprendre ce que l'on fait. » Le but de toute ascèse est la domination de soi, la maîtrise des passions et la pratique des vertus.

Cette école de volonté trouve sa plus belle expression dans l'Imitation de Jésus-Christ, que fait connaître Thomas a Kempis, qui est aussi le biographe de Groote et de Radewijns. Par divers intermédiaires enfin, la spiritualité active des Frères de la vie commune inspirera les Exercices spirituels d'Ignace de Loyola.

— Jean-Robert ARMOGATHE

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études, sciences religieuses

Classification

Pour citer cet article

Jean-Robert ARMOGATHE. VIE COMMUNE FRÈRES DE LA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BOSCH JÉRÔME (1450-1460 env.-1516)

    • Écrit par Claude-Henri ROCQUET
    • 8 757 mots
    • 4 médias
    ...peut-être, chez le peintre, un certain esprit de théâtre. Est-ce l'essentiel ? On suppose que cette confrérie avait reçu quelque influence des « Frères de la vie commune », disciples lointains de l'ermite de Groenendael, Ruysbroek l'Admirable, mystique du xive siècle. Le travail des frères, qui avaient...
  • DEVOTIO MODERNA

    • Écrit par Louis COGNET
    • 1 396 mots
    ...convertit vers 1374. Il résigna alors ses bénéfices, vécut dans la retraite et la pauvreté, et créa deux groupes religieux, les Frères et les Sœurs de la vie commune, sociétés pieuses de personnes vivant en petits groupes sans avoir prononcé aucun vœu. Groote mourut, jeune encore, avant d'avoir pu pleinement...
  • GROOTE GÉRARD (1340-1384)

    • Écrit par Jean-Robert ARMOGATHE
    • 320 mots

    Spirituel néerlandais, initiateur de la devotio moderna, Gérard Groote, né au diocèse d'Utrecht dans une famille de notables, orphelin à dix ans, fait de brillantes études universitaires à Paris et à Cologne (peut-être aussi à Prague et à Orléans) ; d'une grande curiosité, il étudie les sciences naturelles...

  • RADEWIJNS FLORENT (1350 env.-1400)

    • Écrit par Jean-Robert ARMOGATHE
    • 284 mots

    Spirituel néerlandais, organisateur des frères de la Vie commune. Né près d'Utrecht, Radewijns fait des études universitaires à Prague. Maître ès arts en 1378, il revient aux Pays-Bas ; on le retrouve bientôt à Deventer, aux côtés de Gérard Groote, dont il devient le plus proche...