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FRANCE L'année politique 2018

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La gauche française en déroute

Après la défaite de Benoît Hamon à la présidentielle de 2017 et celle de ses candidats aux législatives, le Parti socialiste (PS) peine à reconquérir l’opinion. Son premier secrétaire, Olivier Faure, élu le 29 mars, reste un inconnu pour la plupart des Français. Les députés socialistes sont peu audibles à l’Assemblée nationale et n’arrivent pas à se construire une identité propre entre LRM et La France insoumise (LFI). Ils s’allient cependant deux fois aux groupes des Insoumis et de la Gauche démocrate et républicaine (communistes, écologistes, divers gauches) pour déposer deux motions de censure, une en juillet au moment de l’affaire Benalla, l’autre en décembre, pendant la crise des « gilets jaunes », également votée par les députés du Rassemblement national. En fin d’année, certains sondages sur les élections européennes de 2019 placent le PS en dessous de la barre des 5 p. 100 (seuil nécessaire pour obtenir des élus).

Quant à la stratégie du parti de Jean-Luc Mélenchon (critique virulente de l’exécutif, parfois accompagnée de débordements verbaux, soutien à la révolte des « gilets jaunes », « fascination » exprimée par Jean-Luc Mélenchon pour Éric Drouet, figure contestée du mouvement en raison de ses affinités avec des courants d’extrême droite), elle ne lui permet pas de retrouver le niveau atteint au scrutin présidentiel de 2017. Les intentions de vote en sa faveur aux élections européennes de 2019 plafonnent autour de 10 p. 100 tout au long de l’année. En fin d’année, le soutien de LFI aux « gilets jaunes » est loin d’améliorer les intentions de vote en sa faveur dans les sondages. Quant à la notoriété croissante du journaliste-cinéaste François Ruffin, député membre du groupe Insoumis, mais qui semble parfois mener sa propre stratégie politique à l’Assemblée, sur les réseaux sociaux et dans les médias, elle profite peu au parti de Jean-Luc Mélenchon. Elle met parfois à jour les tensions qui existent au sein du groupe. Ainsi, lors de la manifestation organisée en mai par François Ruffin, hors structures partisanes et syndicales, sous le nom de « Fête à Macron », les partisans du député de la Somme s’estiment dépossédés quand Jean-Luc Mélenchon improvise à sa place le discours de clôture de la journée. Autre exemple, quand François Ruffin, en décembre, rend hommage à Étienne Chouard, défenseur du référendum d’initiative citoyenne qui a aussi entretenu des relations avec des groupes d’extrême droite ou des courants complotistes, il provoque de vives réactions auprès de l’Insoumise Clémentine Autain, qui elle-même avait dû affronter le reste du groupe parlementaire, après avoir signé seule une pétition sur l’accueil des migrants au mois de juin.

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Écrit par

  • : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris

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Pour citer cet article

Nicolas TENZER. FRANCE - L'année politique 2018 [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 18/01/2019

Médias

Alexandre Benalla devant la commission d’enquête du Sénat, 2018 - crédits : Alain Jocard/ AFP

Alexandre Benalla devant la commission d’enquête du Sénat, 2018

Célébration du centenaire de l’armistice de 1918 à Paris - crédits : Peter Klaunzer/ Keystone/ EPA-EFE

Célébration du centenaire de l’armistice de 1918 à Paris

Mouvement des « gilets jaunes », 2018 - crédits : Serge Goujon (en haut), Mo Wu (en bas)/ Shutterstock.com

Mouvement des « gilets jaunes », 2018