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FRANCE L'année politique 2018

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L’économie française peine à se redresser

L’économie française semble se redresser au début de 2018 mais, en fin d’année, l’INSEE annonce que la croissance du produit intérieur brut (PIB) ne sera que de 1,5 p. 100 (après un rebond à 2,2 p. 100 en 2017). La Banque de France divise par deux sa prévision initiale de croissance pour le dernier trimestre (de 0,4 à 0,2 p. 100), et le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire affirme en décembre que les manifestations des « gilets jaunes » devraient faire perdre 0,1 point de croissance au pays. Conséquence logique de ce tassement, le taux de chômage ne varie pas au cours de l’année et la création d’emplois dans le secteur marchand diminue au moins de moitié par rapport à 2017. En outre, d’après la ministre du Travail Muriel Pénicaud, les opérations de blocage des « gilets jaunes » de la fin de l’année auraient mis plus de 50 000 personnes en chômage partiel, ce qui lui fait redouter à terme une hausse du taux de chômage.

Au cours de 2018, les prévisions quant au redressement des comptes de l’État et de la sécurité sociale sont optimistes. Après un déficit public de 3,4 p. 100 du PIB en 2016, et de 2,6 p. 100 en 2017, la Cour des comptes considère encore en juin que l’objectif de 2,3 p. 100 de déficit est réalisable en 2018 – tout en pointant des risques de dérapage du côté des collectivités territoriales. La loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 (du 22 janvier 2018) prévoit une baisse de 5 points de PIB de la dette publique, une baisse de plus de 3 points de la dépense publique et une baisse de 1 point des prélèvements obligatoires. Ces objectifs semblent déjà ambitieux à la Cour des comptes en début d’année. Mais, en décembre, les mesures annoncées par le président de la République en réponse à la crise des « gilets jaunes » semblent les rendre encore plus délicats à atteindre. Estimées à dix milliards d’euros, ces mesures risquent de faire passer le déficit 2019 au-delà des 3 p. 100 de PIB, maximum prescrit par le pacte de stabilité européen. La maîtrise de la dépense et de l’endettement sera d’autant plus difficile à réaliser qu’une ombre plane sur la reprise économique.

En contrepartie, selon l’INSEE, le pouvoir d’achat des Français devrait progresser d’au moins 1,6 p. 100 en 2019, soit la plus forte augmentation depuis 2007, ce qui leur permettrait de retrouver leur niveau de vie de 2010. L’inflation augmente légèrement en 2018.

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Écrit par

  • : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris

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Pour citer cet article

Nicolas TENZER. FRANCE - L'année politique 2018 [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 18/01/2019

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Alexandre Benalla devant la commission d’enquête du Sénat, 2018 - crédits : Alain Jocard/ AFP

Alexandre Benalla devant la commission d’enquête du Sénat, 2018

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Célébration du centenaire de l’armistice de 1918 à Paris

Mouvement des « gilets jaunes », 2018 - crédits : Serge Goujon (en haut), Mo Wu (en bas)/ Shutterstock.com

Mouvement des « gilets jaunes », 2018