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FMI (Fonds monétaire international)

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Les instances de décision et le fonctionnement

Le FMI a son siège à Washington. Ses pays membres disposent de quotes-parts, exprimées en droits de tirage spéciaux (DTS) et distribuées selon leurs poids relatifs dans l’économie mondiale. La quote-part d’un pays membre détermine le montant maximal de ressources financières qu’il s’engage à fournir au Fonds, le nombre de voix qui lui est attribué, et le montant théorique de l’aide financière qu’il peut obtenir du Fonds. Contrairement au principe « un pays, une voix » appliqué aux Nations unies, les États membres du Fonds ont donc des droits de vote différents.

Les votes formels ont rarement lieu. La plupart des décisions se prennent, en effet, sur la base d'un consensus. Néanmoins, une règle de majorité qualifiée de 70 % des votes s'applique aux décisions importantes, et une majorité de 85 % est requise pour ce qui concerne l'avenir du Fonds ; les États-Unis, bénéficiant des plus importants droits de vote, sont donc le seul pays à pouvoir exercer leur veto dans ce dernier domaine.

Le FMI est dirigé par un directeur général nommé pour un mandat de cinq ans renouvelable. Fruit d’un accord entre les pays européens et les États-Unis au sortir de la guerre, cette fonction est occupée par une personne originaire d’un État de l’Union européenne, bien que cette disposition soit régulièrement critiquée. Le président de la Banque mondiale est, en vertu du même accord, américain. Le directeur général préside le conseil d’administration du Fonds. Parmi les directeurs généraux qui se sont succédé à la tête du FMI depuis le Belge Camille Gutt (1946-1951), on compte cinq Français : Pierre-Paul Schweitzer (1963-1973), Jacques de La Rosière (1978-1987), Michel Camdessus (1987-2000), Dominique Strauss-Kahn (2007-2011) et Christine Lagarde (2011-2019).

Les organes dirigeants du FMI sont au nombre de deux : le conseil des gouverneurs et le conseil d'administration, auxquels s’ajoutent deux comités ministériels, le comité monétaire et financier et le comité d’aide au développement.

Le conseil des gouverneurs est l’organe de décision suprême : il se compose d'un « gouverneur » par État membre, généralement le ministre des Finances ou le gouverneur de la banque centrale. Il se réunit une fois par an, en une assemblée générale commune au Fonds et à la Banque mondiale, pour examiner les activités du Fonds et adopter de grandes décisions, telles que les révisions de statuts ou l'admission de nouveaux pays membres.

Comme ils ne se réunissent que rarement, les gouverneurs délèguent une grande partie de leurs pouvoirs au conseil d'administration. Ce dernier est présidé par le directeur général. Les vingt-quatre administrateurs siègent en permanence à Washington. Cinq d'entre eux sont nommés directement par leurs pays : États-Unis, Japon, Allemagne, France et Royaume-Uni. La Russie, la Chine et l'Arabie Saoudite ont également obtenu d'avoir leur propre administrateur. Tous les autres États membres doivent se rassembler par groupes de pays, par exemple les pays scandinaves ou les pays africains francophones, pour élire les autres administrateurs. Tout comme le conseil des gouverneurs, le conseil d’administration tient compte des orientations actées lors des réunions du G8 et du G20.

Le comité monétaire et financier compte vingt-quatre membres, réunissant une partie des gouverneurs, à l’instar du conseil d’administration. Il agit comme organe stratégique, analysant les tendances économiques et financières mondiales et conseillant le Fonds sur l’orientation de ses travaux.

Le Comité d’aide au développement, commun au FMI et à la Banque mondiale, est aussi composé de vingt-quatre membres, qui élaborent des consensus sur les questions relatives à l’aide au développement.

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Classification

Pour citer cet article

Marie-France BAUD-BABIC et Olivier MARTY. FMI (Fonds monétaire international) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 27/02/2024

Médias

Kristalina Georgieva - crédits : Mast Irham/ Pool/ AFP

Kristalina Georgieva

Dominique Strauss-Kahn - crédits : 
Getty Images News/ Getty Images

Dominique Strauss-Kahn

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