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COHN FERDINAND JULIUS (1828-1898)

Ferdinand Cohn, naturaliste allemand et botaniste, considéré comme un des fondateurs de la bactériologie est né le 24 janvier 1828, dans le ghetto de Breslau (actuellement Wrocław, en Pologne), en Silésie alors prussienne. C'était le premier des trois fils d'un marchand juif, qui ne s'intéressa guère à l'éducation de son pourtant très précoce aîné, dont la scolarité n'eut pas grand relief. Il fut néanmoins admis à l'université de Breslau, dans laquelle, en tant que juif, il ne lui était pas possible d'accéder au doctorat. Il devait l'obtenir pourtant, âgé seulement de dix-neuf ans, mais à l'université de Berlin, qui était plus libérale.

En 1850, Cohn fut admis, comme lecteur, à l'université de Breslau, où il devint professeur extraordinaire en 1859, et finalement professeur titulaire (ordinaire), occupant la chaire de botanique, en 1871.

Il avait fondé en 1866 l'Institut de physiologie végétale de Breslau, dont il fut directeur à partir de 1872 : c'était le premier institut de ce type dans le monde. Initialement, les recherches de Cohn furent consacrées à l'étude des algues unicellulaires, minutieusement observées au microscope, pour chercher quelles étaient les phases de leur développement. C'est ainsi qu'il put établir l'histoire naturelle de nombreuses algues et qu'il découvrit la sexualité de ces plantes, en particulier chez Sphaeroplea.

Vers 1868, il commença à étudier les bactéries. Alors que ses contemporains (Louis Pasteur, entre autres) se contentaient d'une apparence de nomenclature, à la fois arbitraire et imprécise, il utilisa ses observations au microscope pour classer, pour la première fois, selon leur morphologie et leur micro-anatomie, les corps bactériens selon les catégories en vigueur dans la systématique des êtres vivants, c'est-à-dire en genres (il en distinguait six), eux-mêmes subdivisés en espèces. Il reconnaissait cependant que cette première approche dans l'identification des catégories microbiennes ne fournissait à la classification qu'une base provisoire, car il pressentait la nécessité d'ajouter aux critères spécifiques ceux qu'apporterait la biochimie.

Il fonda en 1870 un nouveau journal, le Beiträge zur Biologie der Pflanzen (Contributions à la biologie des plantes), plus connu sous le nom de Cohn's Beiträge, dans lequel furent publiés des articles fondateurs en bactériologie.

Au nombre de ses découvertes importantes, on relèvera son étude de la sporulation chez Bacillus subtilis. Les spores de ce microbe, extrêmement résistantes, n'étaient pas détruites au cours de l'ébullition destinée à préparer les milieux de culture (infusion de foin), si bien que le microbe y réapparaissait de façon apparemment spontanée. L'observation, par Cohn, de la sporulation contrariait donc la théorie de la « génération spontanée » des germes à partir des seuls constituants chimiques du milieu de culture, tout comme devaient le faire les expériences de Louis Pasteur sur la contamination de ces milieux par des germes contenus dans l'air ambiant. C'est dans Cohn's Beiträge que Robert Koch, alors inconnu, put faire paraître (après avoir rencontré Cohn qui avait reconnu en lui un chercheur scientifique hors pair) son fameux article sur le rôle de Bacillus anthracis dans la maladie charbonneuse, alias anthrax.

Cohn fut reconnu, de son vivant, comme le plus grand bactériologiste de son temps. On lui doit d'avoir imposé l'idée d'une classification des bactéries reposant sur leur morphologie et leur physiologie. Il a découvert l'existence des endospores bactériennes, justifiant ainsi l'importance des techniques de stérilisation et contribuant par ailleurs à ruiner la théorie de la génération spontanée. Toutefois, son œuvre majeure demeure le recours[...]

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Universalis. COHN FERDINAND JULIUS (1828-1898) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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