FERDINAND Ier (1861-1948) tsar de Bulgarie (1887-1918)
Cinquième fils du prince Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha, Ferdinand Ier règne sur la Bulgarie de 1887 à 1918. Dans sa jeunesse, il commence par entreprendre des recherches botaniques au Brésil, puis sert comme lieutenant dans un régiment de hussards autrichien. En 1887, il est élu prince de Bulgarie en remplacement du prince Alexandre de Battenberg, qui avait abdiqué l'année précédente. La Russie refuse de reconnaître son élection, mais la réconciliation a lieu en 1896, à la suite du baptême orthodoxe de son fils Boris. En 1908, en liaison avec l'annexion de la Bosnie-Herzégovine par l'Autriche-Hongrie, il proclame l'indépendance bulgare et prend le titre de tsar.

Ferdinand Ier
Topical Press Agency/ Hulton Royals Collection/ Getty Images
Ferdinand Ier
Ferdinand Ier (1861-1948), tsar de Bulgarie, lors des guerres balkaniques, en 1913.
Topical Press Agency/ Hulton Royals Collection/ Getty Images
Il est l'instigateur de l'alliance nouée entre les quatre puissances balkaniques (Bulgarie, Serbie, Grèce et Monténégro) par le traité du 13 mars 1912 entre la Serbie et la Bulgarie, auquel adhère le Monténégro, et par le traité entre la Grèce et la Bulgarie du 29 mai 1912. Cette alliance prélude à la première guerre balkanique contre la Turquie en 1912. L'armée bulgare, sous son commandement, conquiert rapidement la Thrace et la Macédoine et s'ouvre la route de Constantinople. Les grandes puissances, inquiètes, obligent les belligérants à signer le traité de Londres, bientôt suivi de la seconde guerre balkanique entre Serbes et Bulgares qui se disputent la Macédoine. La Bulgarie est isolée, car la Serbie est soutenue par le Monténégro, la Grèce et la Roumanie ; la Turquie rouvre les hostilités. La Bulgarie doit céder et par le traité de Bucarest perd presque tous les avantages de la première guerre balkanique. Cet échec explique pourquoi la Bulgarie prend part à la Première Guerre mondiale, en 1915, aux côtés des puissances centrales : le désir de revanche sur la Serbie et la Grèce est plus fort que toute autre considération. Après de brillantes campagnes, l'armée bulgare, que commande Ferdinand, est battue par l'armée d'Orient et le roi signe l'armistice à Salonique en septembre 1918. Pour sauver la dynastie, Ferdinand abdique en octobre 1918 en faveur de son fils Boris ; il mourra cinq ans après son fils à Cobourg, en Allemagne.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean BÉRENGER : professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Pour citer cet article
Jean BÉRENGER, « FERDINAND Ier (1861-1948) tsar de Bulgarie (1887-1918) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Média
Autres références
-
BULGARIE
- Écrit par Roger BERNARD, André BLANC, Christophe CHICLET, Nadia CHRISTOPHOROV, Jack FEUILLET, Vladimir KOSTOV, Edith LHOMEL, Robert PHILIPPOT
- 148 483 mots
- 12 médias
La Bulgarie unifiée reprit peu à peu sa pleine souveraineté en matière commerciale et douanière. En 1908 enfin, le prince Ferdinand prend le titre de tsar, affirmant à l'égard de l'Empire ottoman une indépendance désormais totale. Cependant les institutions parlementaires ont eu beaucoup de peine[...] -
STAMBOLOV STEPHAN (1854-1895)
- Écrit par Jean BÉRENGER
- 1 709 mots