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ÉLECTRO-AIMANTS

Les électro-aimants sont des appareils destinés à produire un champ magnétique à partir d'une source d'énergie électrique. Ils comprennent des bobinages d'excitation parcourus par un courant électrique et peuvent comporter un circuit magnétique destiné à renforcer la valeur de l'induction ou à imposer une carte de champ particulière. Leur technologie a accompli des progrès spectaculaires dans la seconde moitié du xxe siècle. Cela est essentiellement dû à l'utilisation de matériaux hyperconducteurs ou supraconducteurs pour réaliser les bobinages, au développement des accélérateurs de particules ou des chambres à « traces », et aux recherches dans le domaine de la physique en champ magnétique intense.

Principe physique

Le principe fondamental de l'électro-aimant repose sur la propriété, découverte en 1820 par Hans Christian Œrsted puis par François Arago, que possède tout système de courants électriques de créer un champ magnétique qui lui est associé, en vertu de la loi d'Ampère.

Électro-aimant : principe - crédits : Encyclopædia Universalis France

Électro-aimant : principe

Un exemple simple d'électro-aimant est représenté sur la figure : sur un tore à section circulaire, dont la longueur de la ligne moyenne est L, est enroulé un bobinage de N spires régulièrement réparties, connectées en série, de façon qu'elles soient parcourues par le même courant I. Le tore est constitué d'un matériau ferromagnétique et est muni d'une fente de largeur l (petite devant L) perpendiculaire à la ligne moyenne. Cette fente est appelée entrefer.

Au vecteur champ magnétique H (appelé aussi excitation magnétique) créé par le système de courants circulant dans le bobinage est associé un vecteur induction magnétique B. Dans le vide, les deux vecteurs sont liés par la relation :

où μ0 est la perméabilité magnétique du vide et a pour valeur dans le système international d'unités 4 π . 10-7 henry par mètre (1,257 . 10-6 H . m-1). Dans un milieu ferromagnétique, la relation entre le champ et l'induction magnétiques peut, dans certains cas, être réduite à l'expression simple :
où le coefficient μr, appelé perméabilité relative, peut atteindre des valeurs de plusieurs milliers pour certains matériaux.

Les lois générales de l'électromagnétisme permettent de calculer le module B du vecteur induction magnétique dans l'entrefer. En particulier, si μr est suffisamment grand devant l'unité et l assez petit devant L, on trouve pratiquement, dans l'entrefer :

Si le tore était constitué d'un matériau ayant la perméabilité du vide, la valeur du module B de l'induction, mesurée sur la ligne moyenne, serait :

La comparaison des expressions (3) et (4) montre que, pour un courant donné, l'utilisation d'un circuit magnétique permet d'accroître la valeur du champ magnétique dans une région déterminée (ici, l'entrefer).

C'est en 1825 que fut réalisé par William Sturgeon le premier électro-aimant comportant un circuit magnétique ; celui-ci, en forme de fer à cheval, était aimanté par un enroulement de cuivre.

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean-Pierre CHABRERIE et Alain MAILFERT. ÉLECTRO-AIMANTS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Électro-aimant : principe - crédits : Encyclopædia Universalis France

Électro-aimant : principe

Relais électromagnétique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Relais électromagnétique

Électro-aimant de laboratoire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Électro-aimant de laboratoire

Autres références

  • ACCÉLÉRATEURS DE PARTICULES

    • Écrit par Michel CROZON, Jean-Louis LACLARE
    • 3 528 mots
    • 3 médias
    Dans les électro-aimants classiques, les champs magnétiques guidant les particules ne dépassaient guère 1,5 tesla. Une grande partie de l'énergie électrique y était dissipée par effet Joule. La production d'enroulements supraconducteurs aux performances garanties a permis d'atteindre des champs plus...
  • AIMANTS

    • Écrit par Roger FONTAINE
    • 6 273 mots
    • 13 médias
    Ces diverses fonctions ont été remplies pendant longtemps par les champs magnétiques créés par les courants : solénoïdes, électro-aimants. Mais les progrès remarquables accomplis dans le domaine des matériaux pour aimants permettent d'envisager le remplacement progressif de l'électro-aimant...
  • AMPÈRE ANDRÉ-MARIE (1775-1836)

    • Écrit par Louis POUDENSAN
    • 1 788 mots
    • 1 média
    – L'électro-aimant. Profitant de la découverte faite par Arago de l'aimantation du fer par le courant, Ampère imagine de l'utiliser en plaçant du fer doux à l'intérieur du solénoïde. Il obtient des effets beaucoup plus grands. L'électro-aimant était inventé. « Nulle invention, depuis celle de l'imprimerie,...
  • ÉLECTRICITÉ - Histoire

    • Écrit par Jacques NICOLLE
    • 6 197 mots
    • 11 médias
    À l'aide des expériences précédentes et en observant l'aimantation du fer par les courants, François Arago (1786-1853) inventa l'électro-aimant et Johann Schweiger (1779-1857) construisit son multiplicateur en plaçant une aiguille aimantée à l'intérieur d'une bobine plate parcourue par un courant...
  • Afficher les 15 références

Voir aussi