ÉGYPTE ANTIQUE (Civilisation) L'écriture
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L'écriture égyptienne apparaît en même temps que l'unification du pays, vers 3100 avant J.-C., et se développe rapidement. Ce n'est pas un hasard. La civilisation, en Égypte, dépend étroitement du Nil, car elle repose sur la bonne utilisation des eaux du fleuve. En effet, celles-ci seraient insuffisantes si l'inondation n'apportait, chaque année, une importante masse d'eau, qui permet la mise en valeur de champs que le Nil, en temps normal, ne pourrait alimenter en eau. Pour utiliser au mieux l'inondation, il faut contrôler, retarder le débit du fleuve en crue, d'où la nécessité de construire des digues qui le contiennent, des barrages qui retardent son écoulement. Il faut aussi aplanir le sol pour répartir l'eau uniformément, creuser des canaux pour l'amener le plus loin possible.
Toutes ces opérations exigent une administration forte et centralisée, car, pour être efficaces, elles doivent être faites à temps fixe tout au long de la Vallée. L'administration exige, à son tour, un outil de communication commode : cet outil est l'écriture ; aussi est-il normal qu'elle se soit développée en même temps que la monarchie centralisée.
Formes de l'écriture et déchiffrement
Différents types d'écriture
Peu d'écritures sont aussi esthétiques que l'écriture égyptienne. Profondément gravés au fronton des temples ou le long des obélisques, ses signes contribuent à la beauté de l'architecture dont ils constituent souvent le seul ornement. La volonté esthétique est rendue manifeste par le groupement des signes et la direction de l'ensemble de l'inscription.
Profitant de ce que les signes sont de forme et de taille différentes, les uns verticaux, les autres horizontaux, certains petits, d'autres plus grands, le lapicide les groupe de façon harmonieuse. Par exemple, au lieu de graver :




Depuis Clément d'Alexandrie, vers le iiie siècle de notre ère, on distingue trois types d'écriture pharaonique :
– la hiéroglyphique, dans laquelle chaque signe est dessiné ou gravé, souvent dans le plus grand détail ; c'est l'écriture monumentale typique, que l'on peut voir dans les temples comme sur les obélisques, statues et stèles ;
– l'écriture hiératique, dont les signes sont très cursifs ; elle s'écrit uniquement de droite à gauche, en colonnes à l'époque la plus ancienne, puis en lignes ;
– enfin, l'écriture démotique ou populaire, plus cursive encore, toujours écrite de droite à gauche et en lignes.
Les trois écritures n'ont pas été employées aux mêmes époques. Seule l'écriture hiéroglyphique fut utilisée pendant toute la durée de l'histoire égyptienne. Il faut seulement noter que les formes des signes évoluèrent quelque peu au cours de cette longue période et que leur nombre eut tendance à se multiplier outre mesure à partir de l'époque hellénistique.
L'écriture hiératique apparaît en même temps que l'hiéroglyphique.[...]
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Écrit par
- Jean VERCOUTTER : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de l'université de Lille
Classification
Médias
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