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ÉDOUARD II (1284-1327) roi d'Angleterre (1307-1327)

Sixième souverain de la dynastie des Plantagenêts, Édouard doit son accession à la couronne à la mort prématurée de ses trois frères aînés. Son règne désastreux forme un contraste total avec celui de son père Édouard Ier. Monté sur le trône alors que se déroule une expédition contre l'Écosse, il est le responsable de l'échec complet du grand projet de réunion des deux royaumes, rendue impossible par l'écrasante défaite anglaise de Bannockburn, en 1314, devant les troupes de Robert Bruce. Fils d'un souverain énergique, il est le jouet de favoris, Piers Gaveston, dont il fait un comte de Cornouailles, au début du règne et jusqu'en 1312, Hugues le Despenser après 1322. Sa faiblesse personnelle et ses échecs ont permis aux barons de relever la tête et, en 1311, d'imposer à leur souverain une véritable tutelle, le privant de tout pouvoir réel et désignant des commissaires chargés du gouvernement effectif du royaume ; de 1316 à 1321, Thomas de Lancastre est le véritable « délégué » de la caste féodale à la tête de l'Angleterre. Époux d'Isabelle de France, fille de Philippe le Bel, Édouard l'écarte systématiquement, pendant les dernières années de son règne, de sa personne et de son gouvernement et l'encourage ainsi, avec la complicité de son amant Roger Mortimer, à fomenter une révolution de palais en 1326 : les Despenser exécutés, Édouard II sera emprisonné et, l'année suivante, déposé par un parlement. Tout permet de croire qu'il a ensuite été assassiné sur l'ordre de la reine et de Mortimer. Pour la première fois, l'ordre divin n'a pas été respecté : un roi sacré a été mis à mort ; des légistes tentent alors de justifier cet acte en se réclamant des théories thomistes sur les tyrans. Un précédent dangereux n'en est pas moins créé qu'Édouard III s'efforcera de faire oublier en coupant court aux spéculations juridico-théologiques.

— Roland MARX

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

Classification

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