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ÉCONOMIE MONDIALE 2006 : symphonie de croissances

La consolidation de la croissance européenne

La reprise amorcée en Europe au cours de 2003 a pris quelques couleurs. La zone euro a affiché en 2006 un taux de croissance du P.I.B. de 2,4 p. 100 selon le F.M.I., au-dessus du potentiel estimé à 2 p. 100, et après une année 2005 en demi-teinte, à 1,5 p. 100. Cet élan de croissance n'a pas été enrayé par la forte appréciation du taux de change de l'euro sur la période, qui est passé de 1 euro pour 1,18 dollar en début d'année à 1,32 dollar fin décembre.

La demande intérieure a globalement bénéficié du comportement dépensier des ménages, malgré la persistance du taux de chômage qui est resté élevé à environ 8 p. 100 de la population active selon le F.M.I. La demande des entreprises, en hausse, confirme la reprise du cycle d'investissement. Ce rebond de la croissance en zone euro a ouvert la voie à un resserrement de la politique monétaire : la banque centrale européenne a poursuivi le mouvement de hausse de son taux directeur amorcé en décembre 2005, en le portant de 2,25 p. 100 à 3,50 p. 100 en décembre 2006.

Le raffermissement de la croissance a concerné l'ensemble des grands pays de la zone. En France, le taux de croissance du P.I.B. a doublé, passant de 1,2 p. 100 à 2,4 p. 100, grâce à une demande intérieure toujours vigoureuse. En Allemagne, l'investissement et les exportations des entreprises ont porté la croissance à 2 p. 100, soit un rythme qui n'avait pas été atteint depuis 2001. Il est à noter que la Coupe du monde de football aurait donné un coup de pouce à la consommation des ménages. La croissance italienne a, quant à elle, bondi de 0 p. 100 a 1,5 p. 100, grâce au bon maintien de la consommation des ménages. Mais la forte détérioration des finances publiques a entraîné l'abaissement de la notation financière de l'Italie. C'est la deuxième fois que l'Italie subit une dégradation de sa notation financière depuis son entrée dans l'Union économique et monétaire en 1999. Enfin, en Espagne, la croissance est restée soutenue, mais elle a continué de reposer quasi uniquement sur le dynamisme de la demande interne.

Près de la zone euro, le Royaume-Uni a affiché une croissance toujours très dynamique, à environ 2,7 p. 100. Celle-ci a de nouveau été portée par la consommation des ménages, dans un contexte de marché immobilier très dynamique. Signe d'une croissance plus robuste, les investissements des entreprises ont pris quelques couleurs. Dans un tel contexte, la banque d'Angleterre a jugé opportun de remonter ses taux de 4,5 p. 100 à 5,0 p. 100, sans toutefois que cela ne porte de coup d'arrêt à la flambée des prix de l'immobilier.

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Nicolas SAGNES. ÉCONOMIE MONDIALE - 2006 : symphonie de croissances [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 08/04/2016