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DU SUBLIME, Pseudo-Longin Fiche de lecture

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De l'Antiquité à la modernité

Jamais cité par les auteurs antiques, passé inaperçu au Moyen Âge, le traité Du sublime est redécouvert à la Renaissance, et traduit du grec en latin. Il atteint un large public à partir de sa version française par Boileau, à la suite de son Art poétique (1674), rapidement relayée en Angleterre. La postérité a parfois jugé paradoxale cette transmission, tant il semblait naturel d'opposer la poétique du sublime à celle du classicisme français, soucieux de règles et dévot d'Aristote. Mais Boileau lui-même, et après lui Fénelon ou La Bruyère, ont pu y trouver un contrepoint aux excès d'une « rhétorique d'école » (Marc Fumaroli) – et l'une des plus belles justifications en tout cas de leur amour des Anciens.

Burke (Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau, 1re éd. 1757) et Kant à sa suite (dans l'« Analytique du sublime » de sa Critique de la faculté de juger, 1790) en viennent à penser le sublime par opposition au beau. Longin l'associait déjà au terrible, au véhément, à l'héroïque, et dans le cas de la Bible à « la puissance du Dieu » (IX-9). Le terme s'impose avec Diderot dans la critique d'art et l'esthétique naissante. Il devient progressivement un mot d'ordre du romantisme, associé à l'inspiration, au génie, au sentiment. Depuis une vingtaine d'années, un certain regain d'intérêt notamment philosophique pour la notion a de nouveau attiré l'attention sur ce traité dont Curtius disait encore, commentant son éclipse de plusieurs siècles (celle aussi après tout de la Poétique d'Aristote) : « la grande critique est une chose très rare, aussi est-elle rarement reconnue ».

— François TRÉMOLIÈRES

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Pour citer cet article

François TRÉMOLIÈRES. DU SUBLIME, Pseudo-Longin - Fiche de lecture [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • SUBLIME

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    • 6 156 mots
    • 3 médias

    « Sublime » transcrit le latin sublime, neutre substantivé de sublimis, qui lui-même traduit le grec to hupsos. La formation du mot latin s'explique mal, mais le sens est tout à fait clair : sublimis (de sublimare, élever) signifie : haut dans les airs, et par suite, au sens physique comme...

  • SUBLIME, littérature

    • Écrit par
    • 1 344 mots

    « Sublime » est d'abord un terme technique, emprunté par la théorie littéraire à la rhétorique, décalque du latin sublimis, qui traduit le grec hupsos : « élevé », « en hauteur ». Il qualifie donc le « style élevé », celui de la grande éloquence, qui vise à provoquer...