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DOCÉTISME

Les docètes (en grec dokêtai, du verbe dokein : « paraître ») ont représenté une tendance hérétique dans le christianisme dès le ier siècle : le Christ, au cours de sa vie terrestre, n'avait pas un corps réel mais seulement un corps apparent, comme celui d'un fantôme. Bien qu'on trouve dans le Nouveau Testament (dans la Ire Épître de Jean, iv, 2, par exemple) des allusions à ses premières manifestations, le docétisme reçut une élaboration plus ample au iie siècle, du fait que les gnostiques, qui enseignaient que la matière est mauvaise, en firent un point important de leur doctrine. Il s'est en effet développé à partir de spéculations sur l'imperfection ou l'impureté fondamentale de la matière. Des docètes plus radicaux ont soutenu que le Christ était né sans aucune participation à la matière et que toutes les actions et les souffrances de sa vie, y compris la crucifixion, n'étaient que des apparences. Ils niaient donc la Résurrection et l'Ascension. D'autres, plus modérés, attribuaient au Christ un corps éthéré et céleste, mais manifestaient des opinions divergentes au moment d'établir dans quelle mesure ce corps participait aux actions et aux souffrances réelles du Christ. Le docétisme fut l'objet des attaques de tous les adversaires du gnosticisme, en particulier d'Ignace d'Antioche au iie siècle.

— Richard GOULET

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Écrit par

  • : docteur de troisième cycle, chargé de recherche au C.N.R.S.

Classification

Pour citer cet article

Richard GOULET. DOCÉTISME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CATHARES

    • Écrit par Christine THOUZELLIER
    • 6 763 mots
    • 2 médias
    À la coexistence des deux principes essentiellement irréductibles, la doctrine cathare joint un docétisme qui nie l'authenticité humaine du Christ, son incarnation annoncée par les prophètes dans une chair mortelle, celle de la Vierge, issue de la race de David. La Vierge elle-même est un ange dont...
  • GNOSTICISME

    • Écrit par Pierre HADOT, Michel TARDIEU
    • 10 625 mots
    ...le vocabulaire. La réaction des érudits, depuis l'époque de Woide (1778) jusqu'à nos jours, a été d'apposer des noms à ces anonymes, dès lors devenus docètes, valentiniens, encratites, séthiens, enthousiastes, judéo-chrétiens... Mais travailler avec des tics d'hérésiologues n'aboutit au mieux qu'à...
  • JÉSUS ou JÉSUS-CHRIST

    • Écrit par Joseph DORÉ, Pierre GEOLTRAIN, Jean-Claude MARCADÉ
    • 21 165 mots
    • 26 médias
    ...reconnaître Jésus, en qui Dieu même se révélait, comme un homme en tout semblable à nous ? Ou bien devrait-on ne lui attribuer que l'apparence d'un corps ( docétisme) ? Corrélativement, s'il était vraiment homme, n'était-il pas exclu de le tenir pour Dieu ; ne suffisait-il pas de le dire « divin », de voir...

Voir aussi