Richard GOULET
docteur de troisième cycle, chargé de recherche au C.N.R.S.
ALLÉGORISTES CHRÉTIENS
À la suite des philosophes païens qui interprétaient les mythes traditionnels de l'hellénisme en dévoilant la signification philosophique cachée (morale ou physique) qu'ils contenaient, les Juifs (Aristobule et Philon d'Alexandrie) puis les chrétiens ont dégagé des saintes Écritures des sens cachés voulus par Dieu, véritable auteur de la Bible, et distincts du […] Lire la suite
APOLLINAIRE DE LAODICÉE (310 env.-env. 390)
Originaire de Laodicée en Syrie, Apollinaire reçut une formation philosophique et rhétorique qui lui permit de jouer dans l'Église un rôle important comme porte-parole auprès des païens et comme théologien. Lorsqu'il fut élu à l'épiscopat en 361, l'empereur Julien commençait son œuvre de restauration religieuse et allait interdire bientôt aux chrétiens l'enseignement des lettres classiques (loi sc […] Lire la suite
BARDESANE (154 env.-env. 222)
Philosophe, astrologue et poète d'Édesse. Converti au christianisme, Bardesane (Bar Dīṣān, en syrien Ibn Dayṣān) vécut à la cour Abgar IX d'Édesse. Il composa en langue syriaque de nombreux ouvrages, dont il reste peu de chose : un Dialogue des lois du pays, retrouvé dans son texte syriaque original et peut-être identique au traité Sur le destin qui fut rédi […] Lire la suite
BARNABÉ ÉPÎTRE DE
Traité chrétien classé parmi les écrits des Pères apostoliques, l'Épître de Barnabé date du iie siècle. Cet ouvrage, faussement attribué par la Tradition à Barnabé, le collaborateur de Paul, a été tenu jusqu'au ive siècle pour un écrit inspiré. […] Lire la suite
BASILE D'ANCYRE (IVe s.)
Évêque cappadocien, Basile fut élu au siège d'Ancyre (métropole de la Galatie) par les antinicéens afin de remplacer Marcel, qui avait été déposé par le synode de Constantinople. De 344 (réhabilitation de Marcel par le concile de Sardique) à 350 (mort de Constant), il fut écarté de son siège. Une fois rétabli, il devint le principal animateur de la branche modérée de l'opposition au dogme de Nicée […] Lire la suite
CARPOCRATE & CARPOCRATIENS
On ne connaît pratiquement rien de Carpocrate, gnostique alexandrin du iie siècle et fondateur de la secte des carpocratiens. Les documents anciens rapportent qu'il avait pour femme une certaine Alexandrie, de qui il eut un fils, Épiphane, mort à dix-sept ans après avoir composé un traité, Sur la justice, dont un long passage a été […] Lire la suite
CHÊNE CONCILE DU (403)
Petit concile organisé par Théophile d'Alexandrie dans la riche villa du préfet Rufin (Ad Quercum), dans la banlieue de Chalcédoine. Des moines origénistes du désert de Nitrie (Égypte), pourchassés par Théophile, avaient, au nombre d'une cinquantaine, été accueillis, en 401, par l'évê […] Lire la suite
CYRILLE D'ALEXANDRIE saint (entre 376 et 380-444)
Évêque chrétien et docteur de l'Église, neveu de l'évêque Théophile d'Alexandrie. Après des études classiques et théologiques, Cyrille mena peut-être pendant un certain temps la vie monastique, puis devint clerc. Son oncle l'amena en 403 à Constantinople au concile du Chêne, qui déposa Jean Chrysostome. À la mort de Théophile, en 412, Cyrille fut él […] Lire la suite
CYRILLE DE JÉRUSALEM (315 env.-env. 387)
Évêque de Jérusalem de 348 ou 350 à sa mort. Consacré par l'évêque homéen Acace de Césarée, Cyrille se rapproche rapidement du courant homéousien, ce qui lui vaut les attaques de ses anciens amis. Déposé par Acace en 357, réhabilité au concile de Séleucie (359), exilé de nouveau lors du concile de Constantinople de 360, il rentre à Jérusalem sous Julien (362) pour perdre encore une fois son siège […] Lire la suite
DENYS D'ALEXANDRIE saint (mort en 265 env.)
Né probablement au début du iiie siècle à Alexandrie de parents païens, disciple d'Origène et successeur de l'évêque Héraclas sur le siège d'Alexandrie (247), Denys — appelé « le Grand » — connaît la persécution sous Philippe l'Arabe (248) ; puis sous Dèce, il se cache en Libye ; pendant la persécution de Valérien, il est exilé dans cette même région […] Lire la suite
DHIKR
Transcrit également zikr, le dhikr désigne en arabe la remémoration, puis la mention arabe du souvenir, spécialement la prière rituelle ou litanie que récitent les mystiques musulmans (soufis) dans le dessein de rendre gloire à Dieu et d'atteindre la perfection spirituelle ; le mot désigne enfin la technique de cette remémoration. Fondé sur les prescriptions coraniques : « Remé […] Lire la suite
DIDASKALEION D'ALEXANDRIE
Quand on parle d'école d'Alexandrie (en grec, didaskaleion), il faut distinguer entre deux réalités : les tendances générales communes à l'ensemble des théologiens alexandrins de Philon à Cyrille d'Alexandrie et l'institution scolaire concrète du iiie siècle évoquée par Eusèbe de Césarée […] Lire la suite
DIDYME L'AVEUGLE (313 env.-env. 398)
Moine et théologien chrétien. Devenu aveugle dans son enfance, Didyme n'en acquit pas moins une culture exceptionnelle, tant religieuse que profane. Il enseigna pendant de longues années à Alexandrie et compta parmi ses élèves Jérôme et Rufin. De son œuvre exégétique et théologique, qui fut considérable, il ne restait que peu de choses (De Trin […] Lire la suite
DOCÉTISME
Les docètes (en grec dokêtai, du verbe dokein : « paraître ») ont représenté une tendance hérétique dans le christianisme dès le ier siècle : le Christ, au cours de sa vie terrestre, n'avait pas un corps réel mais seulement un corps apparent, comme celui d'un fantôme. Bien qu'on trouve dans le Nouveau Testament […] Lire la suite
ÉBIONITES
Terme qui dérive de l'hébreu ebion (« pauvre ») et qui désigne les membres d'une secte judéo-chrétienne issue de la première communauté chrétienne de Jérusalem, réfugiée en Transjordanie en 66-67. Plutôt qu'une secte historiquement et doctrinalement bien définie, on doit voir en elle un mouvement qui, sous la pression d'influences diverses (syncrétisme, essénisme, […] Lire la suite
ENCRATITES
Terme signifiant « les continents » (du grec enkratès) et désignant plusieurs sectes hérétiques de l'Église ancienne qui prônaient un rigorisme moral radical (interdiction du mariage, abstention de viande et de vin) fondé sur une condamnation de la matière et du corps considérés comme les œuvres d'un dém […] Lire la suite
EUSÈBE DE CÉSARÉE (265 env.-av. 341)
Né probablement à Césarée de Palestine, Eusèbe restera fidèle à cette ville jusqu'à sa mort, d'abord comme collaborateur du prêtre Pamphile, qui avait recueilli et enrichi la bibliothèque léguée par Origène à Césarée, puis comme évêque de cette cité après la persécution déclenchée par Dioclétien. D'origine modeste, il doit à son immense érudition le succès […] Lire la suite
EUSÈBE DE NICOMÉDIE (280 env.-env. 342)
Évêque qui fut chef du parti arien dans la première moitié du ive siècle. Eusèbe avait été, avec Arius, élève de Lucien d'Antioche. Il fut nommé au siège de Béryte en Phénicie, puis passa à celui de la ville impériale de Nicomédie.Lorsque, vers 320, Alexandre d'Alexandrie attaqua le prêtre Arius, Eusèbe prit parti pour son ancien condisciple ; grâce à […] Lire la suite
EUTYCHÈS ou EUTUKHÈS (370 env.-apr. 454)
Moine de Constantinople, condamné comme hérétique et mort en exil, Eutychès se veut adversaire du nestorianisme condamné à Éphèse en 431 et il défend la théologie alexandrine de Cyrille, qui insiste sur la réalité de l'union de la divinité et de l'humanité dans le Christ. Cette lutte farouche contre tout ce qui fleure le nestorianisme pousse Eutychès à […] Lire la suite
GRANDE MÈRE DES DIEUX
Divinité orientale et gréco-romaine connue habituellement sous le nom de Cybèle dans la littérature de la Grèce et de Rome depuis le ve siècle environ, la Grande Mère des dieux avait également plusieurs autres appellations, certaines de celles-ci provenant de lieux célèbres où l'on rendait un culte à cette divini […] Lire la suite
ḤANUKKĀH
Fête de la Dédicace, fête de la Lumière ou fête des Maccabées, la Ḥānukkāh (en hébreu : « inauguration » ou « dédicace ») est la fête juive qui commémore la Nouvelle Dédicace (en ~ 165) du second Temple de Jérusalem, trois ans après sa profanation par Antiochus IV Épiphane, roi de Syrie ; cette consécration avait marq […] Lire la suite
MARCEL D'ANCYRE (mort en 374 env.)
Évêque cappadocien ; présent au concile de Nicée (325), Marcel d'Ancyre est, aux côtés d'Athanase, un ardent défenseur de la consubstantialité du Père et du Fils contre la doctrine arienne. Il écrit en 335, contre l'arianisant Astérius le Sophiste, un traité dont Eusèbe de Césarée a transmis des fragments dans les deux réfutations (Contra Marcellum et De ecclesia […] Lire la suite
MARCION (85 env.-env. 160)
Hérétique chrétien, né à Sinope (Pont). Marcion vint à Rome vers 140, eut des démêlés avec l'Église locale et en fut chassé en 144. Influencé par le gnostique Cerdon, Marcion fonda une Église fortement hiérarchisée, qui regroupa un grand nombre de fidèles en Orient au moins jusqu'au ve siècle. L'historien allemand Adolf von Harnack a donné de l'œuvre […] Lire la suite
MAXIME D'ÉPHÈSE (mort en 370)
Philosophe néo-platonicien du ive siècle, élève d'Aedesius, lui-même disciple de Jamblique. Parallèlement à son travail de philosophie scolaire (Simplicius mentionne un Commentaire sur les Catégories d'Aristote qu'il aurait écrit). Maxime était tr […] Lire la suite
MEGILLOTH
Pluriel du mot hébreu megillâh (« rouleau »), les Megilloth représentent cinq livres bibliques, les Cinq Rouleaux, qui, chez les juifs, sont lus à la synagogue lors de certaines fêtes : le Cantique de Salomon (Cantique des cantiques) est lu le jour du sabbat de la semaine de Pâque ; le Livre de […] Lire la suite
NESTORIUS (apr. 381-env. 451)
Évêque de Constantinople de 428 à 431, condamné comme hérétique au concile d'Éphèse (431). Né à Germanicie (Syrie euphratéenne), Nestorius fut probablement l'élève de Théodore de Mopsueste ; il choisit la vie monastique et fut ordonné prêtre. Sa renommée d'orateur amena Théodose II à l'appeler en 428 au siège épiscopal vacant de Constantinople.Nestorius sout […] Lire la suite
PAULICIENS
Apparus vers le milieu du viie siècle, les pauliciens constituaient une secte dualiste qui se rattachait au manichéisme, et qui forma probablement le premier anneau d'une chaîne conduisant aux bogomiles, puis de ceux-ci aux cathare […] Lire la suite
PHILOPON JEAN (entre 475 et 480-apr. 565)
Grammairien et philosophe chrétien monophysite, né à Alexandrie (Égypte). Jean Philopon fut le disciple et l'assistant du philosophe Ammonios. C'est en utilisant des notes prises pendant les cours de son maître qu'il publia à partir de 517 plusieurs Commentaires sur les œuvres d'Aristote. Il publia également de nombreux ouvrages consacrés à la théologie, à l'exégèse biblique, à […] Lire la suite
RŌSH HASHĀNĀH
Une des principales fêtes juives (Rōsh Hashānāh signifie, en hébreu, « début de l'année »), maintenant acceptée comme le commencement de la nouvelle année religieuse, et fixée au premier jour du mois de tishri (septembre ou octobre). Comme le Nouvel An arrive à l'intérieur d'une période de dix jours d'examen de conscience et de pénitence, on appelle éga […] Lire la suite
RUFIN D'AQUILÉE (340 env.-410)
Né à Concordia aux environs d'Aquilée (Vénétie), Tyrannius Rufinus étudia à Rome, puis, attiré par la vie monastique, il se retira dans un couvent près d'Aquilée, où vint le rejoindre Jérôme, qui avait été son condisciple. Il effectua ensuite en compagnie d'une noble Romaine, Mélanie l'Ancienne, une visite des déserts d'Égypte où vivaient les plus célèbres as […] Lire la suite
SAINT-ESPRIT
Le Saint-Esprit, l'Esprit de Dieu, tient dans le judéo-christianisme une place paradoxale : il y apparaît à la fois omniprésent aux yeux de la tradition biblique et dogmatique et, en maintes époques du moins, assez largement méconnu chez nombre de croyants.Il est mentionné dès la première page de la […] Lire la suite
SATURNIN D'ARLES (IVe s.)
Huitième évêque d'Arles, chef du parti arien en Gaule. Saturnin présida le synode de cette ville en 353. Ce synode, tenu en présence de l'empereur Constance, condamna Athanase et exila Paulin de Trèves. Saturnin, qui bénéficiait de l'appui de l'empereur, ainsi que des évêques Ursace et Valens, dut cependant subir les attaques d' […] Lire la suite
SUKKOT ou FÊTE DES TABERNACLES
Fête juive automnale de double action de grâces (l'une des trois fêtes de pèlerinage de la Bible), la fête des Tabernacles, des Tentes ou des Cabanes (Sukkot) commence le quinzième jour du mois de tishri (premier mois de l'année religieuse juive), cinq jours après le Yom Kippour, le jour de l'Expiation.La Bible mentionne l'Ha […] Lire la suite
SYMMAQUE, lat. QUINTUS AURELIUS SYMMACHUS (340 env.-env. 402)
Orateur romain appartenant à une famille de noblesse récente mais en ascension rapide, Symmaque doit à une éloquence remarquable d'accéder aux plus hauts honneurs civiques. Il est à Rome le champion de la résistance païenne au christianisme triomphant. Malgré des tentatives répétées, il ne parvient pas à obtenir la réinstallation dans la curie de l'autel de la Victoire déplacé par […] Lire la suite
SYNÉSIUS DE CYRÈNE (entre 370 et 375-apr. 413)
Rhéteur, philosophe néo-platonicien, puis, après sa conversion, évêque chrétien. Synésius, né à Cyrène en Libye, fut initié à la philosophie et à la science (astronomie et mathématiques) par la célèbre Hypatie, à Alexandrie. Il conserva toute sa vie une double fidélité, typiquement platonicienne, à la vie intérieure et à l'engagement politique. Personnalité […] Lire la suite
THÉODORE DE MOPSUESTE (350 env.-env. 428)
Évêque et exégète chrétien. Élève de Libanios, puis de Diodore de Tarse, Théodore de Mopsueste renonça à une carrière de rhéteur pour mener la vie monastique à l'instigation de son ami et condisciple Jean Chrysostome. Il quitta pendant quelque temps son monastère dans l'intention de se faire avocat et de se marier, mais Chrysostome le persuada de revenir (cf. deux lettres Ad Theodor […] Lire la suite
THÉOPHILE D'ALEXANDRIE (mort en 412)
Patriarche d'Alexandrie de 384 à 412, Théophile a tenu un rôle de premier plan dans la politique civile et ecclésiastique de son temps. Avec le consentement tacite de l'empereur, il parvint, au prix de luttes sanglantes, à extirper d'Égypte le paganisme en détruisant les temples païens (Sérapéion, 391) et en les remplaçant par des constructions chrétiennes. Le rôle qu'il joua dans la querelle orig […] Lire la suite
TOLÈDE CONCILES DE
Avant la conquête arabe, du ve au viiie siècle, ont été tenus à Tolède (Espagne) dix-huit conciles ecclésiastiques (onze conciles généraux, qui ont traité de questions de foi, et sept conciles provinciaux, qui se sont préoccupés davantage de discipline ecclésiastique […] Lire la suite
VINCENT DE LÉRINS saint (mort av. 450)
Prêtre et moine d'origine gauloise du monastère de l'île de Lérins, au large de Cannes, saint Vincent de Lérins est mort avant 450. Il est l'auteur d'un recueil d'extraits théologiques d'Augustin (retrouvé et publié par J. Madoz en 1940) et surtout, sous le pseudonyme de Peregrinus, du célèbre Commonitorium (aide-mémoire), composé vers 4 […] Lire la suite
YOM KIPPŪR ou YOM KIPPOUR
La plus solennelle des fêtes religieuses juives, Yom Kippūr, est célébrée le 10 du mois de tishri. Au cours de cette fête de l'Expiation des péchés, on restaure la relation d'amitié du fidèle avec Dieu. La Bible l'appelle Shabbat Shabbaton (« sabbat du repos solennel », littéralement : « sabbat des sabbats ») car il est de rigueur de sole […] Lire la suite