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DIPHTÉRIE

Maladie infectieuse et contagieuse propre à l'homme, la diphtérie est due au bacille de Klebs-Lœffler (Corynebacterium diphteriae) dont l'action est double : lésions locales, congestives, hémorragiques et nécrotiques au point de pénétration dans l'organisme (la gorge habituellement) avec formation d'un réticulum de fibrine constituant la « fausse membrane » et production de toxine. La gravité de la maladie ne réside pas dans la lésion locale, sauf lorsque la fausse membrane siège sur le larynx (croup), mais dans la diffusion par voie sanguine de la toxine, ce qui détermine des lésions nerveuses, rénales, surrénales, etc., pouvant entraîner la mort. Il s'agit donc d'une toxi-infection qui frappe avant tout les enfants, spécialement entre un et quatre ans ; la vaccination en a considérablement réduit la fréquence.

Historique

Alexandre Yersin - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Alexandre Yersin

Décrite par Arétée de Cappadoce et Galien, la diphtérie (pour laquelle Asclépiade de Bithynie aurait pratiqué la trachéotomie dès le ier s. av. J.-C.) fut étudiée en France à la Renaissance par Pierre Forest et par Baillou. Bretonneau, au début du xixe siècle (vers 1820), distingue la diphtérie des autres angines « couenneuses » ; puis Trousseau décrit les paralysies diphtériques et la forme maligne de la maladie. Le bacille responsable, observé par Klebs en 1883, est isolé, cultivé et étudié par Lœffler l'année suivante. En 1888, Roux et Yersin montrent que l'infection du seul filtrat de culture entraîne la paralysie. En 1894, Roux et ses collaborateurs mettent au point la sérothérapie et, en 1924, Ramon rend possible la vaccination par l'anatoxine diphtérique.

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Écrit par

  • : professeur émérite à la faculté de médecine de Paris, chef de service à l'Institut Pasteur

Classification

Pour citer cet article

Henri-Hubert MOLLARET. DIPHTÉRIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Alexandre Yersin - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Alexandre Yersin

Autres références

  • ANGINE

    • Écrit par François BOURNÉRIAS
    • 212 mots

    On désigne par le terme angine toute affection infectieuse de la muqueuse de l'oropharynx. Le tableau habituel de l'angine aiguë associe la fièvre, un malaise général, des douleurs à la déglutition. L'examen de l'arrière-gorge montre l'aspect inflammatoire de la muqueuse (angine rouge), qui est...

  • BEHRING EMIL ADOLF VON (1854-1917)

    • Écrit par Pierrette KOURILSKY
    • 472 mots
    • 1 média

    Médecin et bactériologiste allemand, l'un des fondateurs de la sérothérapie. Né à Hansdorf (Prusse-Orientale), von Behring s'inscrit en 1874 à l'École de médecine militaire de Berlin et il obtient son doctorat de médecine en 1878. Deux ans plus tard, il est médecin militaire à Posen, puis médecin...

  • BRETONNEAU PIERRE FIDÈLE (1778-1862)

    • Écrit par Jacqueline BROSSOLLET
    • 608 mots

    Médecin français né dans une famille comptant de nombreux médecins. La Révolution ne facilite pas les études que Bretonneau poursuit sans aborder ni le grec ni le latin. Il entre à l'École de santé de Paris, où il a pour condisciples Dupuytren, Bayle, Récamier, Esquirol. Il se passionne pour la botanique...

  • CALENDRIER VACCINAL

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 2 597 mots
    • 1 média
    ...interventions thérapeutiques, l’idée fondamentale étant d’établir et de maintenir une couverture vaccinale suffisante pour prévenir des épisodes épidémiques. La réémergence de ladiphtérie en URSS en 1990-1991 par diminution de la couverture vaccinale est un exemple marquant pouvant justifier cette démarche.
  • Afficher les 12 références

Voir aussi