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McFADDEN DANIEL (1937-2018)

Professeur à l'université de Berkeley (Californie), Daniel McFadden a partagé avec un autre Américain, James Heckman, le prix Nobel d'économie en 2000. L'Académie royale des sciences de Suède récompensait deux spécialistes de la microéconométrie, auteurs de méthodes d'analyse des « échantillons sélectifs » (Heckman) et des « choix discrets » (McFadden) dont les applications se sont étendues, au-delà de l'économie, à l'ensemble des sciences humaines.

Daniel L. McFadden est né à Raleigh, en Caroline du Nord, en juillet 1937. Il a fait ses études à l'université du Minnesota, où il a obtenu un doctorat d'économie en 1962, avant d'enseigner dans plusieurs universités prestigieuses. Après un premier passage à l'université de Berkeley (Californie) entre 1963 et 1966, il enseigne pendant un an à l'université de Chicago (1966-1967) puis revient s'installer pour une dizaine d'années (1968-1979) à Berkeley. Entre-temps, il fait un séjour dans le Connecticut, à l'université Yale, établissement considéré comme l'un des principaux creusets de l'économie mathématique et de l'économétrie. Dix Prix Nobel y ont travaillé avant lui, parmi lesquels Kenneth Arrow et Gérard Debreu qui donnèrent son essor à la recherche mathématique en économie. De 1978 à 1991, il enseigne au Massachusetts Institute of Technology de Boston puis occupe une chaire de professeur d'économie à l'université de Californie.

Daniel McFadden a établi une théorie de ce que les économistes appellent les « choix discrets », qui permet d'interpréter les choix de consommation des individus. Ses travaux ont porté sur des champs d'application d'une extrême variété. Il a ainsi mis au point des modèles capables de déterminer les critères de décision qui fondent le choix, par exemple, de son lieu de résidence, du type d'énergie qu'on utilisera pour son chauffage, du passage de l'utilisation d'une énergie à une autre, ou encore de la marque de son téléphone portable. Toutes ces décisions qualitatives sont dites « discrètes », par opposition aux décisions « continues » qui portent sur des quantités (par exemple la quantité d'énergie à acheter ou la quantité d'unités téléphoniques consommées). À chaque alternative de choix discret, l'individu associe à la fois des éléments quantifiables (son revenu, le prix du fioul, etc.) et des éléments non directement observables a priori. C'est la combinaison de ces deux types d'éléments, déterministes et aléatoires, à travers leurs poids respectifs, qui définit la valeur (en termes d'utilité) que l'individu associe à chaque possibilité de choix. L'individu choisira celle dont la valeur est maximale ; c'est ce principe que Daniel McFadden appelle « la maximisation de l'utilité aléatoire ».

Toutefois, les décisions discrètes et continues sont difficiles à dissocier et c'est précisément le mérite de Daniel McFadden d'avoir construit un modèle pour traiter des cas où « les choix discrets » jouent un rôle dominant dans le processus de décision et d'échange. Son « modèle logit conditionnel » (conditionallogit model) a eu, en raison de sa facilité d'application, une influence décisive sur la recherche empirique. Ce modèle est une sorte de machine dans laquelle on injecte des données sur les caractéristiques des choix effectués par les individus. On lui fournit également le poids de toutes les variables associées aux possibilités de choix qui se présentent aux individus et elle produit alors une probabilité que telle ou telle décision se réalise. Par exemple, lorsqu'un individu choisit entre deux modes de déplacement – prendre sa voiture ou un transport collectif – interviennent des éléments déterministes (le prix de l'essence,[...]

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Pour citer cet article

Françoise PICHON-MAMÈRE. McFADDEN DANIEL (1937-2018) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • HECKMAN JAMES (1944- )

    • Écrit par Françoise PICHON-MAMÈRE
    • 897 mots

    En récompensant conjointement, le 11 octobre 2000 à Stockholm, James Heckman de l'université de Chicago (Illinois) et Daniel McFadden de l'université de Berkeley (Californie), l'Académie royale des sciences de Suède a distingué des travaux très précis unissant des formulations...

Voir aussi