Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

VILLANOVIENNE CULTURE

Culture qui doit son nom au site de Villanova, près de Bologne, où G. Gozzadini mit au jour en 1853 une série de tombes caractérisées par le rite de la crémation, l'utilisation d'urnes cinéraires, biconiques ou en « cabane », en impasto (argile non dépurée, modelée à la main), la présence de petits vases d'impasto et d'objets personnels en bronze ou en fer (armes, rasoir, bracelets...) révélant un faciès archéologique inconnu jusque-là.

Vase tripode, art étrusque - crédits :  Bridgeman Images

Vase tripode, art étrusque

Casque à crête, art étrusque - crédits :  Bridgeman Images

Casque à crête, art étrusque

La culture villanovienne est attestée au début de l'Âge du fer (~ ixe-~ viiie s.) en Étrurie (Toscane et Latium actuels), en Émilie-Romagne, en Campanie, et ponctuellement dans les Marches, c'est-à-dire pour l'essentiel dans les régions de plus grande expansion de l'Étrurie à l'époque historique. elle peut être de fait considérée comme la première phase de développement de la civilisation étrusque : on observe dès cette époque les premiers signes de formation des futures agglomérations urbaines (Caere, Tarquinia, Vulci, Véies, Vetulonia, Populonia...) sur des sites favorables aux pratiques agricoles et proches des voies de circulation.

Grâce à ses richesses naturelles (le bois notamment) et en particulier grâce à sa richesse en minerais, grâce aussi à un artisanat du bronze de grande qualité, l'Étrurie villanovienne est déjà insérée dans un vaste réseau d'échanges qui s'étend de l'Italie du Sud et de la Sardaigne voisines aux plus lointaines régions d'Europe centrale. Mais c'est avec la Grèce qu'elle noue les liens les plus étroits et les plus féconds dès la fondation, vers le milieu du viiie siècle, des premières colonies grecques d'Occident dans la région de Naples : l'adoption de l'alphabet, de nouvelles techniques céramiques (four, décor peint sur argile fine, etc.) et l'apparition d'un nouveau répertoire décoratif annoncent dès cette date l'épanouissement artistique et technique de la période orientalisante (~ 720-~ 580).

— Françoise GAULTIER

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : conservateur en chef au musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines

Classification

Pour citer cet article

Françoise GAULTIER. VILLANOVIENNE CULTURE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Vase tripode, art étrusque - crédits :  Bridgeman Images

Vase tripode, art étrusque

Casque à crête, art étrusque - crédits :  Bridgeman Images

Casque à crête, art étrusque

Autres références

  • BRONZES ANTIQUES

    • Écrit par Claude ROLLEY
    • 5 573 mots
    • 7 médias
    ...l'apparition des objets importés est directement liée aux phénomènes par lesquels on tend à expliquer aujourd'hui la naissance du fait étrusque. La production «  villanovienne », avec surtout des objets en tôle décorés au repoussé (casques, boucliers, récipients, trônes), cède peu à peu la place aux bronzes orientaux...
  • ÉMILIE

    • Écrit par Noëlle de LA BLANCHARDIÈRE
    • 2 403 mots
    • 2 médias
    ...actuelle de Bologne, des fonds de cabanes marquent l'emplacement d'une importante agglomération rurale datant du premier âge du fer. Cette civilisation villanovienne – du nom du hameau où, en 1853, le comte Gozzadini découvrit une nécropole de 193 tombes – , qui se caractérise par ses décorations géométriques,...
  • ÉTRUSQUES

    • Écrit par Françoise-Hélène MASSA-PAIRAULT
    • 13 400 mots
    • 17 médias
    ...continu, dont le dynamisme a une matrice sociale plus encore qu'ethnique. L'exploration archéologique a permis d'individualiser des phases dites protovillanoviennes etvillanoviennes dans les nécropoles et les sites habités. La succession de ces phases permet de reconstituer l'histoire suivante :

Voir aussi