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CROOKES sir WILLIAM (1832-1919)

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Une personnalité complexe

Tout au long de sa carrière, Crookes joue le rôle d’expert auprès d’entreprises, de tribunaux ou même du gouvernement. C’est à ce titre qu’il promeut l’usage des acides carboxylique et crésylique pour la désinfection pendant l’épidémie de peste bovine et de choléra de 1865-1866, puis pour le traitement des eaux usées et leur recyclage en engrais. En 1898, il utilise sa position institutionnelle pour entretenir un discours alarmiste quant à la famine menaçant le monde si les engrais naturels ne sont pas remplacés par des engrais chimiques (une industrie dans laquelle il a ses propres intérêts) pour accroître la rentabilité des cultures céréalières. Il est également chargé des analyses de la qualité de l’eau de la Tamise et de la mesure de la pollution des rivières.

Ses ultimes recherches, en 1915, passé l’âge de quatre-vingts ans, concernent la fabrication de verres spécifiques dans le but de pouvoir éliminer les rayonnements dangereux pour les ouvriers travaillant devant des fourneaux. Elles conduiront à la commercialisation des lunettes de soleil dans les années 1920.

Sa reconnaissance par ses pairs est troublée par son implication continue dans le spiritisme. Les expériences qu’il mène avec des médiums dans les années 1870 (Daniel Home, Florence Cook ou Kate Fox) à la recherche d’une « force psychique » témoignent d’une attitude qualifiée parfois de mégalomaniaque ou de crédule, dont l’honnêteté a même été mise en cause.

Élu membre de la Royal Society en 1863 pour sa découverte du thallium, Crookes est anobli par la reine en 1897. Il reçoit en 1905 son premier diplôme universitaire, honorifique, de l’université du Cap en Afrique du Sud, avant de recevoir celui de Cambridge en 1908. Il est élu président de la Royal Society en 1913.

William Crookes est décédé le 4 avril 1919 à Londres.

— Christian BRACCO

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Pour citer cet article

Christian BRACCO. CROOKES sir WILLIAM (1832-1919) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 24/05/2018

Médias

William Crookes - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

William Crookes

Radiomètre de Crookes - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Radiomètre de Crookes

Autres références

  • ÉLECTRICITÉ - Histoire

    • Écrit par
    • 6 197 mots
    • 11 médias
    ...rectilignes, impressionnent les plaques photographiques et excitent la phosphorescence, sont l'effet d'une lumière de courte longueur d'onde, William Crookes (1832-1919), Jean Perrin et J. J. Thomson croient que les rayons en question, qui s'incurvent dans un champ magnétique, sont des particules chargées...
  • ISOTOPE (chimie)

    • Écrit par
    • 344 mots

    Dans un article publié en décembre 1913 dans la revue Nature, le chimiste anglais Frederick Soddy (1877-1956) propose d'appeler « isotopes » les différentes variétés d'un élément chimique, car elles occupent la « même place » dans le tableau périodique de Mendeleïev. Depuis plusieurs années, Soddy...

  • THALLIUM

    • Écrit par
    • 263 mots
    • 1 média

    Du grec thallos, verdure.

    Symbole chimique : Tl

    Numéro atomique : 81

    Masse atomique : 204,37 g

    Point de fusion : 303,5 0C

    Point d'ébullition : 1 457 0C

    Densité (à 20 0C) : 11,85

    Métal mou, facilement fusible, facilement oxydable dans l'air, découvert, grâce à sa raie spectrale verte, par...