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CONTRE-RÉVOLUTION

Les complots sous le Consulat

Une fois dissipée l'équivoque qui entoura le coup d'État du 18-Brumaire, la contre-révolution repart à l'assaut. Mais Bonaparte lui porte des coups très durs. L'amnistie favorise le retour des émigrés, affaiblissant la position de Louis XVIII, le Concordat signé avec Pie VII prive la contre-révolution du soutien de l'Église ; la police de Fouché, qui dispose dans la capitale d'un réseau de commissaires remarquables (Alletz, Beffara, qui donna, le premier, la date exacte de la naissance de Molière), démantèle la contre-police mise en place par Hyde de Neuville et retrouve la piste des auteurs de l'attentat contre le Premier consul, le 3 nivôse an IX (24 déc. 1800), les chouans Saint-Réjant et Carbon. Enfin, la Vendée est pacifiée par l'intermédiaire de l'abbé Bernier : Cadoudal passe en Angleterre, Frotté est fusillé.

Une ultime conjuration qui réunit Cadoudal, Pichegru et Moreau, prévoit, en 1804, l'« enlèvement » de Bonaparte (en fait, son assassinat, malgré les scrupules religieux de certains participants qui n'admettent pas la théorie de l'Église sur le tyrannicide) et la venue d'un prince qui préparerait le retour de Louis XVIII, Pichegru s'assurant de l'armée. La conspiration est découverte, Moreau exilé, Pichegru retrouvé étranglé dans sa cellule, Cadoudal guillotiné. Les opposants en sont désormais réduits à des coups de force dans l'Ouest, comme l'enlèvement de l'évêque de Vannes. « Nous voulions faire un roi, nous avons fait un empereur », ironise Cadoudal avant de mourir. L'exécution du duc d'Enghien, pris pour le prince prévu dans le complot et enlevé sur le territoire du duché de Bade, en rassurant les anciens régicides favorise en effet l'avènement de l'Empire.

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Jean TULARD. CONTRE-RÉVOLUTION [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANTRAIGUES EMMANUEL DE LAUNAY comte d' (1754-1812)

    • Écrit par Ghislain de DIESBACH
    • 529 mots

    Revenu de bien des choses, de l'Orient où il s'est aventuré, des voyages en montgolfières et surtout des idées républicaines qu'il avait naguère adoptées, le comte d'Antraigues, dès 1789, abandonne les principes qu'il a exposés l'année précédente dans son ...

  • BERNIS FRANÇOIS JOACHIM DE PIERRE cardinal de (1715-1794)

    • Écrit par Louis TRENARD
    • 485 mots

    Issu d'une famille noble et pauvre du Vivarais, François Joachim de Pierre de Bernis s'oriente vers la carrière ecclésiastique. Chanoine de Brioude, puis comte de Lyon, il se rend à Paris en 1735. Ecclésiastique sans bénéfice, homme de lettres galant (surnommé « Babet la bouquetière » par Voltaire),...

  • BRUNSWICK CHARLES GUILLAUME FERDINAND duc de (1735-1806)

    • Écrit par Ghislain de DIESBACH
    • 417 mots

    Prince libéral et cultivé, le duc de Brunswick, qui s'est déjà distingué pendant la guerre de Sept Ans, passe depuis la mort de son oncle, Frédéric II, pour le plus illustre guerrier de son temps. Plus calculateur qu'audacieux, il est, malgré sa vaillance personnelle, de ceux « qui manquent la...

  • CADOUDAL GEORGES (1771-1804)

    • Écrit par Jean-Clément MARTIN
    • 1 137 mots

    Georges Cadoudal est une figure de la chouannerie, à laquelle il a donné une image d'intransigeance et de forte conviction religieuse, finalement consacrée par l'exécution, en place publique, pour complot contre le Premier consul. L'itinéraire politique de ce chouan emblématique s'est bâti contre...

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Voir aussi