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COMPORTEMENT ANIMAL Vue d'ensemble

Le comportement animal peut être défini comme l'ensemble des mouvements, postures, vocalisations et autres manifestations corporelles (telles que changements de couleur ou émission de phéromones) que l'on observe chez les animaux. La gamme de leurs activités comportementales dépend au premier chef de leur degré d'organisation, que ce soit leur anatomie générale ou leur complexité physiologique (système nerveux et appareil endocrinien notamment). Il y a donc un monde entre le comportement simple observé par exemple chez l'oursin et le comportement complexe des grands singes, si voisin du nôtre que sa traduction devient presque inévitablement anthropomorphique, d'où une certaine prudence à avoir dans l'interprétation des comportements.

Le comportement animal peut être étudié à différents niveaux, suivant que l'on s'intéresse à ses fondements (quels sont les facteurs internes et externes qui influencent ce comportement ?), son développement (comment le comportement d'un animal peut-il varier au cours de sa vie et en fonction de son histoire ?), ou encore à de larges catégories de comportement définies d'après leur fonction (communication, comportement social, comportement reproducteur...).

Différents facteurs peuvent agir sur les comportements. Le concept d'instinct, largement employé par les premiers éthologues tels que Konrad Lorenz ou Nikolaas Tinbergen, n'est guère utilisé aujourd'hui. En effet, cette notion, comme celle de comportement « inné », est très critiquée par les éthologues contemporains car les influences génétiques interagissent en permanence avec les influences environnementales. Il est donc plus correct de parler de prédispositions génétiques pour certains comportements. L'âge de l'animal ainsi que son état hormonal modifient son activité et sa réactivité. Ces facteurs internes interagissent avec des facteurs externes pour moduler le comportement : ainsi les rythmes journaliers ou annuels des animaux sont influencés tant de façon endogène (horloge interne) que de façon exogène (effet de la lumière du jour, de la température, etc.). On parle de stimuli pour désigner les informations provenant du monde extérieur. Certains sont appelés stimuli-déclencheurs car ils ont, comme leur nom l'indique, la propriété de provoquer certains comportements précis. Au cours du développement d'un animal, son comportement évolue en fonction de sa maturation physiologique mais aussi de ses propres expériences : l'empreinte est un phénomène au cours duquel l'animal apprend très rapidement à reconnaître les caractéristiques d'un individu ou d'une espèce, caractéristiques qui vont durablement marquer son comportement. De façon plus classique, les animaux apprennent tout au long de leur vie à réitérer les comportements ayant eu des conséquences positives et, à l'inverse, à éviter ceux qui ont des conséquences négatives. Cette forme d'apprentissage par conditionnement n'est pas la seule : les animaux peuvent également apprendre par la simple exposition à leur milieu physique et social et bénéficier de l'expérience de leurs congénères. On assiste alors chez quelques espèces, les singes notamment, à des phénomènes de traditions transmises socialement de génération en génération et qualifiées de cultures lorsque de nombreuses traditions sont ainsi observées. Le jeu permet également aux animaux d'apprendre et d'exercer les comportements dont ils auront besoin au cours de leur vie.

Les interactions entre animaux impliquent généralement une communication au cours de laquelle ils transmettent des informations concernant leur état physiologique, leur motivation, ou encore leur environnement. Cette communication peut se faire par différents canaux sensoriels, en particulier le canal chimique (surtout chez les[...]

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Pour citer cet article

Dalila BOVET. COMPORTEMENT ANIMAL - Vue d'ensemble [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AGRESSIVITÉ, éthologie

    • Écrit par Philippe ROPARTZ
    • 3 931 mots
    ...l'espace disponible, de la frustration, de la privation alimentaire, de la concurrence, de la structure sociale du groupe, dans l'expression de l'agression. Il est également certain que, chez l'animal, on ne saurait séparer l'agression des comportements sociaux ; l'animal a besoin d'un adversaire pour exprimer...
  • BEHAVIORISME

    • Écrit par Jean-François LE NY
    • 4 682 mots
    • 2 médias
    ...trente aux années cinquante, se déroule un grand débat sur les théories de l'apprentissage, alimenté par de nombreuses recherches expérimentales, soit chez l'animal, à partir de procédures de conditionnement, soit chez l'homme, notamment au moyen des apprentissages par cœur. L'objectif principal est de...
  • BUYTENDIJK FREDERIK (1887-1974)

    • Écrit par Georges THINÈS
    • 1 281 mots

    Occupant une place particulière parmi les meilleurs psychologues contemporains, le savant hollandais F. J. J. Buytendijk, qui fut pendant de longues années professeur aux universités de Nimègue et d'Utrecht, peut difficilement être rangé dans une école. On ne peut pas non plus le considérer comme...

  • CHARLES SHERRINGTON : CONCEPT D'INTÉGRATION NERVEUSE

    • Écrit par Yves GALIFRET, Yves LAPORTE
    • 304 mots

    La parution en 1906 d'un important ouvrage de sir Charles Scott Sherrington fait date en neurophysiologie. Dans Integrative Action of the Nervous System, il interprète l'unification du comportement d'un organisme comme l'expression ultime d'un processus d'intégration nerveuse. Sous sa forme...

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