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CNOSSOS ou KNOSSOS

Grèce : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Grèce : carte administrative

La position géographique de Cnossos, placé en éminence sur la rive gauche du fleuve Kairatos, à quatre kilomètres de la côte nord, en un point clé unissant le fertile littoral septentrional crétois à la vaste plaine de la Messara vers le sud, explique la permanence d'un habitat en ce lieu depuis le Néolithique. Les premiers vestiges minoens mis au jour à partir de 1900 par une mission anglaise sous la direction de sir Arthur Evans reposent, en effet, sur une épaisse couche de remblai néolithique.

Le site, dont la fouille n'est pas achevée, comprend, tel qu'il apparaît aujourd'hui, deux palais superposés, mais également de somptueuses villas, des maisons, des nécropoles et des routes dallées. Le premier palais, édifié vers 2000 av. J.-C., marque vraisemblablement un changement important dans l'histoire économique et politique de l'île et plus encore de Cnossos par rapport aux autres sites crétois. Il doit correspondre à l'établissement d'un système de gouvernement nouveau, inspiré de l'Asie sémitique, et à un développement des relations commerciales avec les contrées voisines (Cyclades, Grèce continentale, mais aussi Égypte et Proche-Orient), événements liés par la légende au nom du roi Minos.

La première construction reste en usage jusqu'à ~ 1750-~ 1700 environ, époque à laquelle un tremblement de terre a certainement ravagé tous les palais de l'île. Cet ensemble primitif est recouvert par un nouvel édifice dont le plan, encore plus monumental, respecte cependant l'organisation originelle en zones fonctionnelles.

Tout s'organise autour de la grande cour centrale et se développe sur plusieurs étages, plus ou moins nombreux selon les quartiers. À l'ouest, le bâtiment comporte deux cryptes à pilier central reliées au sanctuaire situé au rez-de-chaussée. Cet étage, de plain-pied avec la cour, abrite des pièces à fonction officielle (salle du trône, sanctuaire tripartite et long corridor donnant accès aux vingt-deux magasins en communication avec la zone sacrée).

Débouché du grand escalier, palais de Cnossos, Crète - crédits :  Bridgeman Images

Débouché du grand escalier, palais de Cnossos, Crète

Salle du trône, palais de Cnossos, Crète - crédits :  Bridgeman Images

Salle du trône, palais de Cnossos, Crète

Au premier étage, des magasins côtoient encore la chambre dite du trésor, une salle hypostyle, et un nouveau sanctuaire précédé d'un important vestibule. Deux autres étages, aujourd'hui disparus, couronnent vraisemblablement cette aile.

Au sud, un système de couloirs étroits reliait la cour ouest à la grande cour centrale à laquelle on accédait par le corridor dit du prince. L'aile orientale était très élevée. Elle pouvait avoir quatre étages et utilisait la pente naturelle, recreusée pour les niveaux inférieurs. C'est la zone des appartements royaux, éclairés par de nombreux puits de lumière (innovation de la période néopalatiale) et des vérandas ouvrant sur le vallon. On y trouve la chambre du trésor du roi au-dessus de la salle des archives, le mégaron de la reine, avec une salle de bains, et celui du roi, plus vaste et comprenant une chambre pour les audiences. Près de cette zone privée, plus au sud, on avait établi les quartiers domestiques qui comprenaient des ateliers et des magasins. Vers le nord étaient construits d'autres appartements de service, une grande salle hypostyle et une propylée où aboutit la voie reliant Cnossos à Amnisos, son port.

À l'extérieur, détaché du corps principal du palais, le théâtre, avec des gradins en équerre, abrite les spectacles rituels, danses et tauromachies, et ferme dans cette direction la perspective de la grande cour ouest.

À partir de ~ 1600 environ, des fresques, conservées actuellement au musée d'Hérakleion, ornent les parois des pièces les plus importantes de scènes processionnelles très proches des peintures égyptiennes (corridor ouest) mais également de compositions hiératiques ou décoratives (griffons, boucliers), de représentations miniatures et naïves illustrant la vie de la cour, les danses rituelles, parmi lesquelles il faut[...]

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Écrit par

  • : archéologue, rédacteur en chef de la Revue archéologique, ingénieur du C.N.R.S., Institut de recherche sur l'architecture antique, Centre de documentation photographique et photogrammétrique

Classification

Pour citer cet article

Martine Hélène FOURMONT. CNOSSOS ou KNOSSOS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

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Débouché du grand escalier, palais de Cnossos, Crète - crédits :  Bridgeman Images

Débouché du grand escalier, palais de Cnossos, Crète

Salle du trône, palais de Cnossos, Crète - crédits :  Bridgeman Images

Salle du trône, palais de Cnossos, Crète

Autres références

  • ACHÉENS

    • Écrit par Andrée POUGET
    • 2 530 mots
    ...d'audacieux marins, ont pris le relais de la Crète et assuré l'unité de culture du monde égéen. Leur plus belle conquête est, sans nul doute, la Crète. L'archéologie fixe aux environs de 1400 la destruction de Cnossos ; l'île, dont les trésors vinrent enrichir Mycènes, devient alors un royaume achéen....
  • CRÈTE ANTIQUE

    • Écrit par Jean-Claude POURSAT
    • 3 935 mots
    • 6 médias
    Les premiers palais crétois de Cnossos, Malia, Phaistos (le cas de Zakro reste mal connu) apparaissent vers le tout début du IIe millénaire. Détruits brutalement, parfois à plusieurs reprises comme celui de Phaistos, ils ont été, après 1700, recouverts par les seconds palais, et leur plan d'ensemble...
  • ÉGÉEN MONDE

    • Écrit par Olivier PELON
    • 11 199 mots
    • 15 médias
    ...toutefois, permettent de le placer vers 1450 avant J.-C. À cette date, en effet, de nombreux sites crétois sont détruits et, semble-t-il, abandonnés. À Knossos, dont l'existence se poursuit sans heurt apparent, une salle insolite est aménagée dans le palais et, si elle reproduit un plan d'ensemble conforme...
  • EVANS sir ARTHUR JOHN (1851-1941)

    • Écrit par Alain MAHUZIER
    • 309 mots

    Fils d'un célèbre archéologue anglais et archéologue lui-même, Arthur John Evans se consacre d'abord à des recherches archéologiques en Laponie et dans les Balkans. Expulsé par les Autrichiens, en 1882, à cause de sa prise de position anti-turque (articles du Manchester Guardian...

Voir aussi