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CHEVALERIE

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Les ordres de chevalerie

Cette éthique, qui se résout en un ensemble de règles strictement codifiées et dont le mépris entraîne la perte de l'«   honneur », c'est-à-dire l'exclusion du groupe, triomphe dans la conscience aristocratique européenne du xive siècle, la grande époque des romans de chevalerie. C'est en ce temps, précisément, que naissent les ordres de chevalerie, dernière expression d'un mythe social. Les souverains – tel le roi d'Angleterre, Edouard III qui, inspiré par le roman du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde, fonde en 1344 l'ordre de la Jarretière – voulurent réunir autour d'eux une compagnie très restreinte (les chevaliers de la Jarretière étaient quarante), recrutée par concours sur titre de prouesse, étroitement soudée par foi et serment et rassemblée, comme toutes les confréries de l'époque, autour d'une chapelle et de cérémonies liturgiques périodiques. Par là, ils entendaient récompenser leurs serviteurs les plus sûrs et proposer à toute leur noblesse un exemple de vertu et de loyalisme. Leur initiative fut sans cesse reprise au cours des siècles. Après tant de révolutions, les ordres de chevalerie vivent encore aujourd'hui. Avec les rémanences de certaines convenances mondaines et ce qui subsistait encore récemment de respect pour le métier des armes, ces institutions constituent, dans la civilisation de notre temps, le résidu le plus tenace d'un état social qui, entre le xie et le xiiie siècle, a marqué de son empreinte, plus vigoureusement peut-être que tout autre, l'histoire de la civilisation européenne.

— Georges DUBY

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Pour citer cet article

Georges DUBY. CHEVALERIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • ARTHURIEN CYCLE

    • Écrit par
    • 5 689 mots
    • 1 média

    Il est convenu d'appeler « cycle arthurien » une série d'œuvres qui, à partir du ixe siècle, présentèrent l'histoire de la Grande-Bretagne et les aventures de sa classe noble et guerrière à l'époque d'un roi moins historique que légendaire et qui s'appelait Arthur. Le « cycle » n'est...

  • BAYARD PIERRE DU TERRAIL seigneur de (1475-1524)

    • Écrit par
    • 801 mots

    Le « Chevalier sans peur et sans reproche » a joui en Europe, de son vivant, d'une renommée privilégiée, puis, après sa mort, a été considéré comme un modèle historique glorieux. Incarnation du « bon chevalier », il est aux yeux de ses contemporains l'archétype d'un idéal de vie que Cervantès, un...

  • CAVALERIE

    • Écrit par
    • 3 643 mots
    • 5 médias
    ...à dominer Normands, Sarrasins, Hongrois engendre une société armée, morcelée et complexe. C'est l'époque de la forteresse et de l'adoubement solennel. Excellents guerriers individuels, les chevaliers ne peuvent constituer une cavalerie homogène, mais des rassemblements temporaires de cohésion précaire....
  • CHANSON DE GESTE

    • Écrit par
    • 5 056 mots
    • 1 média
    ...pour la défense et l'exaltation de la sainte chrétienté, du fier lignage, du fief, du droit. Drames de l'orgueil et martyre du héros, credo du parfait chevalier, vœux héroïques, ce sont là des idées morales et de sublimes folies qui d'ordinaire ne poussent pas dans les foires et ne courent pas les rues....
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