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CGT-FO (Confédération générale du travail-Force ouvrière)

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Deux crises : l'Algérie française, la voie du modernisme

Reprenant une opinion largement partagée, François Sellier et André Tiano écrivent dans leur manuel d'Économie du travail (P.U.F., 1962) que « les comptes rendus des congrès » de Force ouvrière « sont désespérément vides ». La vie interne de l'organisation, assez riche, affleure rarement à l'extérieur. Deux débats vont cependant l'ébranler et connaître la publicité. Le premier concerne l'Algérie française. Par anticommunisme exacerbé, des militants, tels Raymond Le Bourre et André Lafond, se dressent contre l'activité du M.N.A. et du F.L.N., alors qu'une part importante de la fonction publique est soucieuse de préserver la carrière coloniale. Pour la première fois, un décalage apparaît entre la centrale française et la Confédération internationale des syndicats libres, qui ne lui avait pas ménagé son soutien. Robert Bothereau usa de ses capacités manœuvrières pour réduire les extrémistes et Force ouvrière accepta l'indépendance de l'Algérie. L'arrivée du général de Gaulle facilita la tâche du secrétaire général, car André Lafond et Raymond Le Bourre perdirent leur crédit en participant à l'avènement de la Ve République.

André Bergeron succède à Robert Bothereau en 1963. Le début de son secrétariat est marqué par l'émergence d'un courant moderniste dont les principales figures sont Antoine Laval, de la métallurgie, Maurice Labi, de la chimie, et Robert Cottave. Regroupés autour d'un bulletin, Idées et actions, ces militants projetaient de renouveler l'action syndicale en raison des transformations économiques et sociales que l'expansion avait provoquées. Maurice Labi passe de la réflexion à l'affirmation politique. Au congrès confédéral de 1966, il présente une motion qui obtient 9,2 p. 100 des mandats. Il participe au meeting de Charléty, le 27 mai 1968. Son étoile pâlit. Au congrès de 1971, son projet de résolution ne recueille plus que 4,5 p. 100 des mandats. Il rejoindra la C.F.D.T. en 1972, avec une partie de la Fédération de la chimie.

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Écrit par

  • : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
  • : docteur en science politique, directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques

Classification

Pour citer cet article

Encyclopædia Universalis et René MOURIAUX. CGT-FO (Confédération générale du travail-Force ouvrière) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

Manifestation contre la réforme des retraites, France, 2008 - crédits : Franck Crusiaux/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Manifestation contre la réforme des retraites, France, 2008

Autres références

  • BERGERON ANDRÉ LOUIS (1922-2014)

    • Écrit par
    • 890 mots
    • 1 média

    André Bergeron fut secrétaire général de la Confédération générale du travail-Force ouvrière (C.G.T.-F.O.) de 1963 à 1989.

    André Louis Bergeron est né le 1er janvier 1922, près de Belfort. Après avoir obtenu le certificat d’études, il entre, à l’âge de quatorze ans, comme apprenti typographe...

  • BLONDEL MARC (1938-2014)

    • Écrit par
    • 941 mots
    • 1 média

    Secrétaire général de la Confédération générale du travail-Force ouvrière (C.G.T.-F.O.) de 1989 à 2004, Marc Fiacre Henry Blondel est né le 2 mai 1938 à Courbevoie dans une famille originaire de la ville minière Hénin-Liétard (aujourd’hui Hénin-Beaumont) dans le Nord.

  • CGT (Confédération générale du travail)

    • Écrit par , et
    • 4 429 mots
    • 1 média
    ...surtout chez les militants venus de l'ancienne C.G.T. d'avant 1936. Dès lors, un certain nombre de dirigeants démissionnent du bureau confédéral et constituent une nouvelle centrale : la Confédération générale du travail-Force ouvrière (C.G.T.-F.O.) dont Léon Jouhaux devient le secrétaire général.
  • FRANCE - L'année politique 1996

    • Écrit par
    • 3 966 mots
    • 1 média
    F.O., sous la conduite de Marc Blondel, rompt avec la cogestion pratique de l'ère Bergeron, au profit d'un retour à des sources revendicatives vigoureuses. Le syndicat en paie le prix avec son éviction de la direction de l'U.N.E.D.I.C. au profit de la C.F.D.T. qui, sous la ferme houlette de ...