CALORIMÉTRIE & MICROCALORIMÉTRIE
Du point de vue des phénomènes à notre échelle, la chaleur s'interprète comme la manifestation d'un flux d'énergie échangé entre un corps et son environnement. L'action de ce flux pendant une durée déterminée représente la quantité de chaleur échangée. Elle est définie par sa mesure qui peut être fondée sur la fusion de la glace hydrique ou sur toute opération indirecte jugée équivalente. À cette fin, l'environnement occasionnel est remplacé par un environnement métrologique constitué du dispositif approprié et appelé calorimètre. Lorsque la précision exigée est importante, et pratiquement de l'ordre de la microcalorie, comme pour la mesure de certaines chaleurs de réactions en phase solide ou pour quelques processus biologiques, l'instrumentation est beaucoup plus sophistiquée ; elle est alors dénommée microcalorimètre.
Le premier calorimètre date de 1780. Il est dû à Lavoisier et à Laplace. Il est fondé sur la pesée de la glace fondue et se trouve décrit en détail dans leur Mémoire sur la chaleur. Le premier microcalorimètre est beaucoup plus récent et remonte aux travaux de Tian en 1922. Indépendamment de ses multiples interventions dans le cadre de la thermodynamique, la calorimétrie possède ses problèmes propres, relatifs, par exemple, à la mesure des chaleurs spécifiques en phase gazeuse, liquide ou solide, des chaleurs de réaction, ou encore des énergies intramoléculaires.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Paul GLANSDORFF : professeur émérite de la faculté des sciences à l'université de Bruxelles, président d'honneur de l'Institut international du froid, membre de l'Académie royale
Classification
Pour citer cet article
Paul GLANSDORFF, « CALORIMÉTRIE & MICROCALORIMÉTRIE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Autres références
-
BERTHELOT MARCELIN (1827-1907)
- Écrit par Jacques GUILLERME
- 2 304 mots
- 1 média
...dégagement ou à une absorption de chaleur, compte tenu du travail relatif aux variations de volume. Les mesures thermochimiques sont une application de la calorimétrie ; elles ont atteint aujourd'hui une extrême finesse (microcalorimétrie de Tian et Calvet), à la suite de Berthelot, qui les a développées... -
MÉTABOLISME
- Écrit par Paul DI COSTANZO, Charles KAYSER, Jo NORDMANN
- 7 380 mots
- 9 médias
-
MÉTALLOGRAPHIE - Essais physiques
- Écrit par Georges CIZERON
- 6 422 mots
- 11 médias
La méthode des mélanges est fondée sur la détermination précise de l'élévation de température d'une enceinte (calorimètre) qui se produit lorsque l'on y introduit l'échantillon à étudier préchauffé à une température donnée. -
TEMPÉRATURES PHYSICO-CHIMIE DES HAUTES
- Écrit par François CABANNES
- 3 372 mots
- 11 médias
...chaleurs de transformation ou de réaction, et les constantes d'équilibre. Aux hautes températures, on effectue ces mesures par différence en utilisant un calorimètre à chute : on chauffe dans un four un échantillon de masse connue, à une température T, puis on laisse choir l'échantillon dans un calorimètre... -
THERMODYNAMIQUE - Histoire
- Écrit par Arthur BIREMBAUT
- 7 767 mots
- 3 médias
Au xvii e siècle, avant l'invention du thermomètre, les physiciens ne pouvaient avoir que des idées confuses en ce qui concerne la chaleur ; l'œuvre de Jean-Baptiste Morin (1583-1656), professeur de mathématiques et d'astronomie au Collège royal (l'actuel Collège de France), en...