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BROOKLYN VILLAGE (I. Sachs)

Représentant talentueux du cinéma indépendant américain (Keep the Lights On, 2012 ; Love is Strange, 2014), Ira Sachs donne avec Brooklyn Village (Little Men, 2016), son septième long-métrage, une étude sur les incidences économiques qui affectent le monde urbain, avec les conflits générationnels qu’elles engendrent. Il s’éloigne ici de l’étude de mœurs, son genre de prédilection, pour s’attacher au poids matériel de l’existence.

Amitié contre argent

<em>Brooklyn Village</em>, I. Sachs - crédits : Charlie Guidance/Faliro House/Race Points/ Photoshot/ Aurimages

Brooklyn Village, I. Sachs

Cette chronique familiale et new-yorkaise dépeint sur un mode intime les transformations profondes d’un quartier de Brooklyn, où l’inflation immobilière chasse peu à peu les habitants aux revenus modestes. À partir de ce constat, Ira Sachs élabore une réflexion sur le devenir économique et générationnel de la famille Jardine. Celle-ci appartient à la classe moyenne et accède à un confort inespéré au sein de ce quartier attractif grâce à l’héritage laissé par le père de Brian (Greg Kinnear). Ce dernier, comédien professionnel qui a du mal à vivre de son art, bénéficie des revenus de Kathy (Jennifer Ehle), son épouse, qui travaille en milieu hospitalier. Tous deux élèvent leur fils, Jake (Theo Taplitz), collégien. Leur arrivée dans l’appartement du défunt se conjugue avec la gestion du bail du rez-de-chaussée loué par une couturière d’origine latino, Leonor Calvelli (Paulina García), dont le fils, Tony (Michael Barbieri), devient rapidement le meilleur ami de Jake. Mais Kathy et Brian estiment que le montant du loyer devrait être relevé au regard de la demande qui existe dans le quartier. Cela pousserait dehors Leonor, la privant de sa modeste boutique, et mettrait en péril la relation qui s’est nouée entre Jake et Tony. De son côté, Leonor a aussi des arguments à faire valoir, notamment son amitié passée pour le père de Brian. Parce qu’un héritage est aussi affaire de mémoire, une compétition affective s’instaure entre la couturière et Brian à propos de ce père qu’il avait un peu délaissé.

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Écrit par

  • : critique de cinéma, membre du comité de rédaction de la revue Positif

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Pour citer cet article

Pierre EISENREICH. BROOKLYN VILLAGE (I. Sachs) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<em>Brooklyn Village</em>, I. Sachs - crédits : Charlie Guidance/Faliro House/Race Points/ Photoshot/ Aurimages

Brooklyn Village, I. Sachs

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