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BLATTE ou CAFARD ou CANCRELAT

Insecte au corps fortement aplati, adapté à la course rapide et se nourrissant de débris variés.

Classe : Hexapodes ; ordre : Dictyoptères ; sous-ordre : Blattides

Les blattes, encore appelées cancrelats ou cafards, comptent parmi les insectes les plus anciennement connus : elles existent dès le Carbonifère, c'est-à-dire il y a près de 250 millions d'années. Elles sont représentées aujourd'hui par quelque 4 000 espèces parmi lesquelles moins de 1 p. 100 sont considérées comme nuisibles. La plus grande blatte du monde, Macropanesthia rhinocerus, se trouve en Australie et peut atteindre 18 centimètres de longueur pour un poids de 50 grammes. La plus petite, Attaphilla fungicola, n'a que 4 millimètres de longueur et vit dans les fourmilières d'Atta en Amérique du Nord. Parmi les blattes indigènes de la France on peut citer les espèces du genre Ectobius qui peuple généralement les bois, et Loboptera decipiens, typique du littoral méditerranéen.

Blatte : anatomie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Blatte : anatomie

Les blattes présentent un pronotum (région dorsale du premier segment thoracique) développé en bouclier qui masque la tête. Leurs antennes sont longues, filiformes et multiarticulées. Leurs pattes, toutes semblables et à hanches rapprochées, sont adaptées à la course rapide. Leurs deux paires d'ailes sont indépendantes : les ailes antérieures sont en partie sclérifiées mais leur nervation reste cependant très nette ; au repos, elles sont appliquées à plat sur le corps et recouvrent les ailes postérieures membraneuses. Elles sont souvent peu développées et non fonctionnelles. L'abdomen porte, sur le dixième et dernier segment, une paire d'appendices, les cerques, pourvus de soies sensitives qui auraient une fonction sensorielle complémentaire de celle des antennes. Omnivores, les blattes ont une alimentation très variée grâce à leurs pièces buccales broyeuses et à leur tube digestif pourvu d'un jabot volumineux et d'un gésier. Les espèces qui se nourrissent de bois possèdent des protozoaires flagellés vivant en symbiose dans leur intestin et capables de digérer la cellulose.

Blatte : oothèque - crédits : Encyclopædia Universalis France

Blatte : oothèque

En général, les blattes pondent des œufs qui sont protégés par une oothèque, gangue muqueuse qui se durcit au contact de l'air. Toutefois, la viviparité a été signalée chez de nombreuses espèces (Blabera fusca par exemple) et la reproduction par parthénogenèse a même été décrite (notamment chez Pycnoscelus surinamensis où les mâles sont inconnus). Les juvéniles possèdent le même mode de vie et la même apparence que l'adulte mais n'ont pas d'ailes (développement de type hémimétabole).

Certaines espèces tropicales disséminées par les exportations de produits alimentaires et d'objets ont colonisé les régions tempérées. Adaptées à la vie dans les habitations humaines, elles y trouvent à la fois une température suffisante et une nourriture abondante. Les espèces les plus connues en France sont la blatte germanique (Blattella germanica) et la blatte orientale (Blatta orientalis).

blatte - crédits : Roland Brack/ Panther Media/ Age Fotostock

blatte

Blatte germanique et blattes orientales - crédits : Encyclopædia Universalis France

Blatte germanique et blattes orientales

Les blattes sont généralement considérées comme des insectes nuisibles bien qu'elles soient parfaitement inoffensives pour l'homme. Leur puissance de multiplication en fait toutefois des hôtes indésirables difficiles à combattre. Chez la blatte germanique, chaque femelle pond en moyenne 300 œufs tout au long de sa vie (1 à 2 ans) et chaque juvénile devient adulte 60 jours après de l'éclosion. En supposant une moitié de femelles dans la descendance, une seule blatte aura 100 000 descendants au bout d'un an ! Les mécanismes pour combattre les blattes sont divers, de l'emploi d'insecticides (carbamates, pyrèthre...) à la lutte biologique à l'aide de prédateurs (hérisson, gecko), de parasites (guêpes parasites : Evania, Hyptia) et de pathogènes naturels (Streptomyces avertimilis).

— Santiago ARAGÓN

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Écrit par

  • : docteur en biologie, attaché temporaire d'enseignement et de recherche

Classification

Pour citer cet article

Santiago ARAGÓN. BLATTE ou CAFARD ou CANCRELAT [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Blatte : anatomie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Blatte : anatomie

Blatte : oothèque - crédits : Encyclopædia Universalis France

Blatte : oothèque

blatte - crédits : Roland Brack/ Panther Media/ Age Fotostock

blatte

Autres références

  • FLAGELLÉS

    • Écrit par Robert GAUMONT
    • 4 582 mots
    • 9 médias
    ...Leur présence est liée au régime alimentaire xylophage de l'insecte, à la vie sociale et à l'existence d'une vaste dilatation rectale où stagnent des aliments. On retrouve d'ailleurs ces Flagellés dans le tube digestif d'une blatte xylophage américaine (Cryptocercus) où ils jouent le même rôle.

Voir aussi