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BASSE-DANSE

Selon la plupart des auteurs, danse de cour, à deux temps (parfois à trois), de tempo lent, au caractère grave et solennel, répandue en France et en Italie (bassa danza). La basse-danse doit son nom à ses pas marchés ou glissés, donc effectués à ras de terre, « bas », par opposition aux danses « hautes » (alta danza, pas de Brabant, saltarello) qui comprenaient des sauts. En ce sens générique, branle, pavane, allemande, sarabande, gavotte, menuet sont des basses-danses.

La basse-danse spécifique fut pratiquée de la moitié du xive siècle à la moitié du xvie. Un manuscrit bruxellois datant de 1500 réunit cinquante-neuf basses-danses. Elles étaient généralement monodiques et vraisemblablement accompagnées d'une percussion. Pierre Attaingnant, en 1529, publia des basses-danses à quatre parties et, en 1547, le Second Livre de violle contient douze basses-danses et tordions, à côté de trois gaillardes, trois pavanes et vingt-trois branles. La basse-danse était ordinairement construite sur un cantus firmus, emprunté à une chanson ou à une autre danse. On faisait se succéder plusieurs basses-danses : soit, par exemple, un branle (ou un pas de Brabant, de tempo plus vif), une reprise et une seconde reprise, qui est parfois suivie d'une recoupe (ou tordion), danse sautée de mesure ternaire. Un tel ensemble est considéré, avec quelque raison, comme à l'origine de la suite de danses. Thoinot Arbeau (1589) nous apprend que la basse-danse était déjà démodée au xvie siècle, qu'elle était dansée par couples, avec accompagnement instrumental sur un rythme ternaire. Quelques auteurs estiment que basse-danse signifie danse populaire, par opposition aux danses nobles de cour.

— Pierre-Paul LACAS

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Écrit par

  • : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien

Classification

Pour citer cet article

Pierre-Paul LACAS. BASSE-DANSE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHORÉGRAPHIE - L'art d'écrire la danse

    • Écrit par Marie-Françoise CHRISTOUT
    • 2 169 mots
    • 1 média
    Au xve siècle, une convention permet de noter en Espagne, Italie et France lesbasses danses par signes et alphabet : R signifiant révérence ; p, pas ; d, double ; r ou z, reprise ; b, branle, comme en témoignent les manuscrits catalans de Cervera et Tarragone, le Livre des basses danses...
  • COURANTE, danse

    • Écrit par Pierre-Paul LACAS
    • 97 mots

    Basse-danse (glissée, non sautée) à trois temps, proche de la saltarelle et de la gaillarde, la courante apparaît au xvie siècle. Au xviie siècle, elle constitue un mouvement essentiel de la suite instrumentale classique où elle vient souvent après l'allemande, à laquelle elle emprunte parfois...

  • GAVOTTE

    • Écrit par Pierre-Paul LACAS
    • 155 mots

    Basse-danse (glissée, non sautée) française d'origine populaire (en provençal, gavoto évoque les Gavots, habitants de la région de Gap), de rythme binaire (deux pas et un pas assemblé) et de tempo ordinairement modéré. La gavotte commence habituellement par une anacrouse de deux ou trois...

  • PAVANE

    • Écrit par Pierre-Paul LACAS
    • 266 mots

    Basse-danse à mouvement lent, sur mesure binaire (2/4, 4/4), à caractère noble et grave, voire majestueux. Elle fut très en vogue dans l'Europe du xvie siècle. Selon certains, elle serait d'origine italienne et viendrait de paduana ou padovana (danse de Padoue ?) ; selon d'autres,...