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BAOULÉ

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L'organisation politique

Certains voient dans le système politique baule une organisation à la fois confédérale et monarchique, semblable à celle de l'Ashanti et fondée sur la prééminence du clan walebo Agwa, héritier de la reine Poku et des premiers souverains qui contribuèrent à élargir l'hégémonie baule (Akwa Boni, Kwaku Dye, Kwame Toto notamment). Le royaume aurait ensuite dépéri sous l'effet de dissidences internes (en particulier de la part des Faafwè, constituant une confédération autonome) et de l'essaimage des groupes initiaux. D'autres auteurs limitent la référence à un modèle étatique. Elles incluent également les transformations progressives entre le milieu du xviiie siècle et la fin du xixe et prennent davantage en compte l'hétérogénéité et la variabilité régionale constitutives de l'entité socio-culturelle baule. Certes, les catégories baule relèvent manifestement de l'outillage culturel et politique akan, qui comporte notamment : la désignation des entités politiques (men) et territoriales (, nvlé), leur identification analogique à des éléments d'une armée en campagne, la titulature attachée aux différentes fonctions dans l'entourage des famyen, l'existence marquée de rangs sociaux, l'usage de serments (nda) permettant aux plaideurs de faire appel aux juridictions des chefferies prééminentes. Mais, en dépit de l'hégémonie réelle de quelques chefferies sur certaines régions ou sur certains réseaux d'alliance, l'organisation politique, militaire, diplomati que et – peut-être surtout – administrative du Baule précolonial était difficilement comparable à celle des États akan de l'Est, même si cette organisation tranchait avec l'organisation segmentaire des peuples voisins de l'Ouest forestier.

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Écrit par

  • : directeur de recherche à l'Institut français de recherches pour le développement en coopération, sociologue

Classification

Pour citer cet article

Jean-Pierre CHAUVEAU. BAOULÉ [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géographie générale

    • Écrit par
    • 21 496 mots
    • 29 médias
    ...du regroupement dans un seul ensemble d'un grand nombre de petits groupes dispersés dans la forêt. Autrefois victimes de la domination exercée par les Baoulé, les Bété ont détenu le pouvoir de 2011 lors de la présidence de Laurent Gbagbo qui en est issu. Un processus comparable a mené à la constitution...
  • AFRIQUE NOIRE (Arts) - Un foisonnement artistique

    • Écrit par
    • 6 862 mots
    • 6 médias
    La sculpture, chez les Baoulé, est véritablement perçue comme un art et appréciée en tant que tel. La plupart des objets usuels sont décorés de figures gravées ou sculptées. Les statuettes, parmi les plus belles de l'Afrique noire, sont soit des portraits que l'on garde en tant qu'œuvres d'art, soit...
  • BOUAKÉ

    • Écrit par
    • 435 mots

    Ville de la Côte d'Ivoire et capitale de la région de la Vallée du Bandama, Bouaké fut à l'origine un poste militaire fondé en 1898 en pays baoulé, dont les habitants acceptaient mal la colonisation ; la ville comptait 19 000 habitants en 1946, 113 000 en 1969, 333 000 en 1988 et...

  • CÔTE D'IVOIRE

    • Écrit par , et
    • 13 572 mots
    • 8 médias
    ...et aux alliances politiques qui se nouèrent sous l'empire colonial. Dans le système de représentation et de classement ethnique de l'État colonial, les Baoulé – appartenant, comme les Agni, à ce qui sera désigné comme le grand groupe akan – occupaient une place ambivalente : faiblement organisés sur le...