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AUTOMOBILE Économie et stratégies de mondialisation

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Les stratégies de mondialisation

Dès la fin de la Première Guerre mondiale, bien que fortement installée sur ses marchés nationaux où elle anticipait une consommation de masse, l'industrie automobile est l'une des premières à se mondialiser. Cette démarche s'est imposée car il s'agit d'un produit lourd, volumineux et, de ce fait, très cher à transporter (coût du transport d'un véhicule représentant 10 p. 100 de son prix de revient).

Les premières stratégies

Dès le début des années 1920, les deux grands constructeurs américains Ford Motor Company et General Motors (G.M.) développent une politique d'internationalisation financière. Le premier implante en Europe des usines complètes qui fabriquent intégralement des produits différents des produits américains, mais identiques pour tout ce continent et vendus sous la marque Ford. Les deux grands centres sont : Ford Motor Company en Grande-Bretagne, qui se contentait juste d'assembler des modèles T depuis 1911, et Ford Motor Company Aktiengesellschaft, en 1925 (devenu en 1939 Ford-Werke A.G.) en Allemagne. G.M. adopte une politique différente. De culture multimarque, le groupe préfère acheter des entreprises déjà implantées : Vauxhall (1925) en Grande-Bretagne, puis Adam Opel (1929) en Allemagne, après dix ans de partenariat commercial. Chaque filiale conserve son nom et les produits sont différents à la fois de ceux qu'elle fabriquait antérieurement et de ceux des États-Unis. Encore aujourd'hui, Opel reste le grand centre européen de G.M.

La sortie des frontières nationales pour les Européens

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la taille des constructeurs européens, conduisant à une rentabilité moindre que celles des Américains et limitant les ressources financières, ne leur a pas permis d'implantations industrielles majeures à l'étranger. Mais, dès les années 1950, une fois la reconstruction achevée, les Allemands et les Français s'installent en Espagne et au Portugal, pays européens à faible coût de main-d'œuvre. Ces nouvelles usines fabriquent alors des produits vendus dans toute l'Europe sous la marque de la maison mère. Les Italiens, plus audacieux et distribuant chez eux des salaires relativement bas, développent des usines communes avec les pays de l'Est et l'U.R.S.S., tout en conservant des liens étroits avec l'Espagne (S.E.A.T., Sociedad Española de Automóviles de Turismo).

Les besoins du marché augmentant avec l'élévation du niveau de vie, une vague d'achats d'entreprises étrangères viendra compléter les installations existantes à partir des années 1980 : reprise de Skoda (Tchécoslovaquie, 1986) et de S.E.A.T. (Espagne, devenue une filiale à part entière en 1990) par Volkswagen ; achat de Dacia (Roumanie, 1999) par Renault pour y fabriquer la Logan. Pour tous ces cas, les marques reprises seront conservées.

L'interéchange avec les pays en développement

Usine Volkswagen, Bratislava - crédits : EPA/ CTK/ S. Kubani/ Communauté européenne

Usine Volkswagen, Bratislava

La recherche de nouveaux marchés conduit également au développement de l'interéchange avec les pays en développement. Les Européens et, plus tard, les Japonais implantent des usines de montage à faible valeur ajoutée et y exportent les composants nobles à forte valeur ajoutée. Ce système, développé à partir des années 1960, nécessite d'instituer une économie de troc, ces pays ne disposant pas de moyens de paiement. Il bute à la fois sur la difficulté d'instaurer des parités monétaires ayant un minimum de stabilité et sur le faible intérêt des produits proposés à l'échange (textile, produits agricoles...), les matières premières (pétrole, métaux précieux...) disposant de leur propre marché n'étant jamais intégrées dans ces accords.

L'extrême complexité de ces échanges, souvent triangulaires, les fluctuations monétaires et/ou la non-convertibilité des devises, et enfin l'instabilité[...]

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Écrit par

  • : ancien directeur de Renault S.A., administrateur de société, membre du comité de rédaction de la Société des ingénieurs de l'automobile

Classification

Pour citer cet article

Alfred MOUSTACCHI. AUTOMOBILE - Économie et stratégies de mondialisation [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Médias

Automobile : production - crédits : Encyclopædia Universalis France

Automobile : production

Automobile : parc mondial - crédits : Encyclopædia Universalis France

Automobile : parc mondial

Automobile : taux de motorisation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Automobile : taux de motorisation

Autres références

  • AÉRODYNAMIQUE

    • Écrit par , et
    • 7 226 mots
    • 7 médias
    ...vol et de la taille des avions, on a dû se résoudre à essayer en soufflerie des maquettes dont les dimensions sont bien inférieures à celles de l'avion. En revanche, les constructeurs automobiles utilisent couramment des souffleries où sont essayés des véhicules en grandeur réelle, mais il est vrai aussi...
  • ALLEMAGNE (Géographie) - Géographie économique et régionale

    • Écrit par
    • 12 044 mots
    • 9 médias
    ...stimulés par la proximité de la plus grande place financière du pays, Francfort, qui se situe au cœur d'un appareil bancaire très développé et très ramifié. Les berceaux de l'automobile sont la Souabe et la Saxe, et le bassin de Wolfsburg en Basse-Saxe (usine de Volkswagen) est né de la planification...
  • APPRENTISSAGE PROFOND ou DEEP LEARNING

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    ...digitales ou d’iris), la médecine (avec, par exemple, le diagnostic de mélanomes à partir d’images de grains de beauté et l’analyse de radiographies), la voiture autonome (reconnaissance d’obstacles, de véhicules, de panneau de signalisation, etc.), par exemple. Elles permettent aussi d’améliorer la reconnaissance...
  • ASSURANCE - Histoire et droit de l'assurance

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    Il aura fallu attendre le 27 février 1958 pour qu'une loi rende obligatoire l'assurance de responsabilité du fait des véhicules automobiles. L'État et certains établissements publics restent dispensés de cette obligation. Le contrat d'assurance automobile peut couvrir également les dommages aux véhicules...
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