ASHIKAGA YOSHIMITSU (1358-1408)
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Troisième shōgun du bakufu (gouvernement) de Muromachi. Petit-fils d'Ashikaga Takauji, Yoshimitsu avait neuf ans quand il perdit son père Yoshiakira et lui succéda dans les fonctions de shōgun. Il réduisit les grands seigneurs (shugo) toujours prêts à la révolte : Doki Yoriyasu (1379), Yamana Ujikiyo (1391), Oouchi Yoshihiro (1399), et réussit à réconcilier les deux dynasties impériales (cour du Nord et cour du Sud) en 1392. Asseyant solidement l'autorité du gouvernement central et imposant une paix relative qui devait durer près d'un demi-siècle, Yoshimitsu se constitua une armée personnelle et hiérarchisa les grandes maisons féodales en répartissant entre elles les fonctions administratives. En 1401, il renoua des relations commerciales avec la Chine.
Encore qu'il fût politiquement l'héritier des buke (guerriers) dont il gardait l'autoritarisme et le sens de l'administration, il tirait gloire de descendre par sa mère de la lignée impériale, Yoshimitsu voulut s'insérer dans le cursus honorum de l'aristocratie de cour (en 1394, il devient dajōdaijin, cédant à son fils Yoshimochi le titre de shōgun) et chercha à constituer autour de lui une cour aussi fastueuse et raffinée que celle de Heian. Pour en assurer le financement, il créa de nouvelles sources de revenus : taxes extraordinaires sur les marchands, bénéfices du commerce avec la Chine, voire contribution imposée aux shugo. S'il a, dès l'âge de vingt ans, construit une brillante résidence (Hana no Gosho) dans le quartier Muromachi de Kyōto, c'est en 1397 qu'il érige un palais à sa mesure : le « temple » (il est entré en religion en 1394) Rokuonji, dans les « Montagnes du Nord » [de la capitale] (Kitayama), dont le nom est donné à la civilisation de cette époque. Un des bâtiments les plus prestigieux était le Kinkaku (le « pavillon d'Or », incendié en 1950, puis reconstruit), où l'on voit le symbole des goûts de Yoshimitsu, notamment son souci de combiner l'ancien et le nouveau : tradition des résidences de Heian pour le jardin et l'étage inférieur où se trouve la statue [...]
Kinkaku, le pavillon d'Or, symbole de l'apogée des shogun Ashikaga sous le règne de Yoshimitsu (1358-1408). Kinkaku-ji, Kyōto, Japon
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Écrit par :
- Jacqueline PIGEOT : professeur à l'université de Paris-VII
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Pour citer l’article
Jacqueline PIGEOT, « ASHIKAGA YOSHIMITSU (1358-1408) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 11 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/ashikaga-yoshimitsu/