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CARON ANTOINE (1520 env.-env. 1599)

La Sibylle de Tibur, A. Caron - crédits : G. Dagli orti/ De Agostini/ Getty Images

La Sibylle de Tibur, A. Caron

Les premières œuvres d'Antoine Caron seraient des cartons pour des vitraux, composés dans sa ville natale, Beauvais, et qui n'existent plus. On retrouve Caron à Fontainebleau, où il travaille sous la direction de Primatice ; il acquiert alors ce style italianisant qui le caractérise, style élégant où la sécheresse du dessin est tempérée par la vivacité du coloris. Ses œuvres évoquent en de savantes allégories la cour des Valois et les guerres de Religion qui déchirent alors la France : dans Les Massacres du triumvirat (Louvre), deux thèmes chers aux maniéristes sont admirablement traités, la cruauté et le fantastique. Caron, qui, en 1561, a quitté l'équipe des artistes travaillant pour Fontainebleau, donne des projets pour des fêtes et entrées royales : 1572, fêtes du mariage du roi de Navarre, le futur Henri IV ; 1573, entrée d'Henri III à Paris. Pour le mécène Nicolas Houel, il fait des dessins qui inspirent les cartons d'une suite célèbre de tapisseries, L'Histoire d'Artémise, en hommage à Catherine de Médicis, veuve du roi Henri II. La reine est comparée à Artémise, la veuve inconsolable du roi Mausole. D'autres œuvres, peintures, dessins, cartons de tapisseries, sont attribuées à Caron : La Sibylle de Tibur (Louvre), peinture où l'on retrouve le goût de l'artiste pour les architectures fantastiques ; Le Triomphe de l'Hiver (collection particulière, Paris), d'une série consacrée aux quatre saisons, et qui évoque les fêtes que donnait Catherine de Médicis. Les croyances astrologiques de la cour seraient le thème d'une œuvre que les historiens discutent encore, Astronomes étudiant une éclipse (collection Gaskin, Londres).

Caron illustra les Images de Philostrate, œuvre qui avait été publiée sans planches par l'archéologue Blaise de Vigenère en 1578. Mais l'édition illustrée, qui connut un succès immense, ne parut qu'en 1614, après la mort de Caron.

— Michèle GRANDIN

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Pour citer cet article

Michèle GRANDIN. CARON ANTOINE (1520 env.-env. 1599) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

La Sibylle de Tibur, A. Caron - crédits : G. Dagli orti/ De Agostini/ Getty Images

La Sibylle de Tibur, A. Caron

Autres références

  • FONTAINEBLEAU ÉCOLE DE

    • Écrit par Sylvie BÉGUIN
    • 3 785 mots
    • 9 médias
    ...difficiles à distinguer des maîtres bellifontains, que rappellent leurs œuvres les plus sûres (Eva Prima Pandora ; Jugement dernier, Paris, Louvre). Antoine Caron (1520 env.-1599 env.), qui passa par Fontainebleau avant de s'établir à Paris, ne l'oublia jamais. On lui attribue avec certitude quelques...
  • TAPISSERIE

    • Écrit par Pascal-François BERTRAND
    • 7 938 mots
    • 8 médias
    ...Diane (destinée à Diane de Poitiers) sont attribués tantôt à Cousin, tantôt à Lucas Penni. Puisant leur inspiration dans des compositions d' Antoine Caron, des peintres réalisèrent des cartons de tentures célèbres, dont ceux de l'Histoire d'Artémise, exécutés par Henri Lerambert...

Voir aussi