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AMMIEN MARCELLIN (330 env.-env. 400)

Historien latin. Grec d'origine et sans doute né à Antioche dans la première moitié du ive siècle, Ammien Marcellin sert dans une cohorte de cavalerie en Orient sous le règne de Constance II. Grâce à l'affection et à la protection du commandant de cette cohorte, Ursicinus, il devient l'un des gardes du corps de l'empereur, son « protecteur domestique ». Il suit Ursicinus pour mener une courte campagne contre les Ubiens révoltés en Gaule et participe à différentes expéditions contre les Perses. Après la mort de Constance II, Ammien Marcellin sert sous les ordres de l'empereur Julien et participe une fois de plus à des combats contre les Perses. Il se retire de la vie active lors de l'avènement de Valentinien Ier et de Valens. Installé à Antioche, il doit s'exiler de sa patrie et gagne Rome où il écrit enfin son histoire de Rome (Rerum gestarum libri XXXI), du règne de Nerva à la mort de Valens (96-378). Des trente et un livres que comporte son ouvrage, il ne nous en reste que dix-huit qui couvrent la période allant de 353 à 378, c'est-à-dire de la dix-septième année du règne de Constance II à la mort de Valens. L'historien Ammien Marcellin mérite des éloges pour son exactitude et pour son impartialité. Païen modéré, il évite la critique virulente à l'encontre du christianisme. C'est aussi un portraitiste très piquant et un contempteur sagace du despotisme. Il possède une verve satirique remarquable et dénonce les mœurs politiques tortueuses du palais impérial. Il est un peu le Saint-Simon du Bas-Empire, qu'il a servi et qu'il connaît bien sans en être un flatteur. Certes on lui reproche l'emphase de son style, son côté épique et métaphorique, ses citations quelque peu pédantes, mais il appartient à une époque où les écrivains abandonnent le classicisme et ornent le latin de baroquismes.

— Yann LE BOHEC

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Pour citer cet article

Yann LE BOHEC. AMMIEN MARCELLIN (330 env.-env. 400) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • LATINES (LANGUE ET LITTÉRATURE) - La littérature

    • Écrit par Pierre GRIMAL
    • 8 569 mots
    • 2 médias
    Tout à la fin de la littérature latine vient l'ouvrage d'Ammien Marcellin (entre 379 et 398 environ), trente et un livres qui prétendent continuer Tacite. Les treize premiers sont perdus. Ce n'est plus l'histoire de Rome, ressentie dans sa continuité, qui nous est racontée, mais celle des maîtres successifs...

Voir aussi