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AMALFI

Ville de la province de Salerne, située sur la côte sud de la péninsule de Sorrente, au débouché de la minuscule vallée des Moulins entourée de falaises verticales qui l'isolent de l'arrière-pays. Le lieu semble avoir servi de refuge à des Campaniens fuyant les Lombards à la fin du vie siècle. D'abord comprise dans le duché byzantin de Naples, la ville est conquise par les Lombards en 836 ; elle se rend indépendante sous des « préfecturions » élus, puis héréditaires à partir de 896, qui prennent en 957 le titre ducal. Amalfi, qui reste théoriquement dans l'Empire byzantin, n'a d'autres ressources que la mer ; le commerce maritime, attesté au au ixe siècle, en fait aux xe et xie siècles le port le plus actif de l'Occident. La ville établit des colonies à Constantinople et au Caire au xe siècle (la flotte amalfitaine a aidé les Fāṭimides à conquérir l'Égypte) ; elle fonde des hospices à Antioche et à Jérusalem (celui-ci est à l'origine de l'ordre des Hospitaliers) avant les croisades. Les Amalfitains importent d'Orient soieries et épices ; ils vendent aux musulmans bois et esclaves, utilisant le tarin (quart de dinar) arabe pour leurs transactions ; ils sillonnent la Méditerranée, de l'Espagne et du Maghreb à la Syrie. Son code maritime, les Tables amalfitaines, attestent l'importance de ce commerce. Mauro et son fils, Pantaleone, Amalfitains installés en Orient, envoient des portes de bronze ciselé à la cathédrale d'Amalfi, à Rome, au Mont-Cassin, au Gargano. En 987, la ville devient siège d'un archevêché. À partir de 1073, et surtout de 1131, Amalfi tombe sous la coupe des Normands, malgré de nombreuses révoltes. En 1135 et 1137, le port est ravagé par les Pisans. Amalfi, qui ne peut résister à la concurrence des grands ports de l'Italie du Nord, se consacre au commerce régional, malgré le raz de marée de 1343 et le sac du port par les Provençaux de Louis II en 1392. La ville actuelle, entourée de vergers en terrasses, vit surtout du tourisme. On y admire le cloître du Paradis, de style sicilien (xiiie s.), et la cathédrale, malheureusement défigurée au xixe siècle.

— Jean-Marie MARTIN

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Pour citer cet article

Jean-Marie MARTIN. AMALFI [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ITALIE - Histoire

    • Écrit par Michel BALARD, Paul GUICHONNET, Jean-Marie MARTIN, Jean-Louis MIÈGE, Paul PETIT
    • 27 498 mots
    • 40 médias
    En 839, Amalfi s'est détachée de Naples. Coincée sur une plage minuscule, elle est, du ixe au xiie siècle, avec Venise, le principal port d'Occident ; ses marins fréquentent l'Afrique du Nord au ixe siècle, Byzance et l'Égypte au xe ; au xie, Pantaleone fonde l'hôpital Saint-Jean...
  • MÉDITERRANÉE HISTOIRE DE LA

    • Écrit par André BOURDE, Georges DUBY, Universalis, Claude LEPELLEY, Jean-Louis MIÈGE
    • 18 454 mots
    • 12 médias
    ...flottilles de deux ports italiens naturellement protégés des agressions venues du continent, l'un par des lagunes, Venise, l'autre par des reliefs abrupts, Amalfi. Les Vénitiens et les Amalfitains demeuraient sous la protection de Byzance ; l'empereur d'Orient leur accorda en 992 des privilèges commerciaux...
  • SICILE

    • Écrit par Maurice AYMARD, Michel GRAS, Claude LEPELLEY, Jean-Marie MARTIN, Pierre-Yves PÉCHOUX
    • 17 925 mots
    • 9 médias
    ...une aristocratie foncière qui cherche même à réduire les pouvoirs du duc en 1129-1130) a des intérêts essentiellement terriens ; mais Gaëte et surtout Amalfi, coincée entre la mer et la falaise, s'adonnent au grand commerce : les Amalfitains sont installés à Antioche, à Byzance et dans l'Égypte fātimide...

Voir aussi